Jocelyne Clavet, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, août 2018
Les plantes succulentes, ces plantes d’intérieur qui conservent de l’eau dans leurs tissus et ont donc des tiges ou des feuilles enflées, sont très tendance par les temps qui courent. On les vend partout, même dans les supermarchés. Toute cette popularité vient d’une croyance tenace : qu’elles sont faciles à cultiver !
Le problème de base des succulentes est que leur capacité de «bien tenir» dans les situations difficiles fait croire à leur propriétaire qu’elles vont bien. On ne voit pas qu’elles souffrent. Souvent, elles ne croissent même pas… ou encore, les nouvelles pousses ou feuilles sont vert pâle et étiolées, une croissance anormale qui n’annonce rien de bon.
Pourtant, les succulentes peuvent être faciles à cultiver si vous choisissez les bonnes variétés et les entretenez correctement. Beaucoup de fausses informations circulent au sujet des succulentes. En voici trois :
1- Les succulentes n’ont pas besoin de soleil
Quel non-sens! S’il existe quelques succulentes qui peuvent tolérer un éclairage moyen, la plupart ont besoin de plein soleil. Placez-les le plus près possible devant la fenêtre la plus ensoleillée de votre demeure
2- Les succulentes n’ont pas besoin d’arrosage
Voilà une bonne façon de tuer une plante vivante. Bien sûr qu’elles ont besoin d’arrosages, mais assez espacés. Une succulente cultivée au soleil nécessitera des arrosages assez fréquents l’été, mais plus espacés l’hiver. Une succulente qui manque de soleil utilisera toutefois beaucoup moins d’eau qu’une succulente cultivée convenablement. Avant d’arroser toute succulente, enfoncez un doigt dans le terreau. S’il est sec au toucher, arrosez abondamment. S’il est encore humide, retarder l’arrosage.
3- Les succulentes poussent bien en terrarium ?
En fait, elles détestent la forte humidité atmosphérique qui y règne. D’accord, il existe quelques rares succulentes qui s’y adaptent, mais normalement, un terrarium est le pire milieu pour les succulentes. Mieux vaut les cultiver en pots.
Des faciles et des moins faciles
Il y a un moyen de juger si une succulente sera facile à cultiver ou difficile, d’un simple regard. Si elle est de couleur vert foncé, signe qu’elle vient, dans la nature, d’un emplacement plutôt ombragé, c’est bon signe, car nos maisons sont beaucoup plus sombres qu’on ne le pense. Pensez aux haworthias, jades, sansevières et aloès. La sansevière ou langue de belle-mère est, parmi les succulentes, la plus facile à cultiver.
Les succulentes vert pâle, grisâtres ou bleutées, comme les echeverias, les pachyphytums et les sédums, par contre, meurent peu à peu dans la plupart des maisons, faute de lumière. C’est que leur coloration vient de la pruine, un genre de cire blanche qui recouvre les feuilles, et qui sert de «crème solaire naturelle», bloquant les rayons du soleil. Quand la plante pousse au soleil brûlant du désert, la pruine est bénéfique. Dans nos maisons, elle nuit à sa capacité de faire de la photosynthèse.
À moins de profiter d’un éclairage très intense et d’un emplacement froid pour l’hiver, vous trouverez la plupart des cactus de climat aride difficile à maintenir. Pourtant, les euphorbes, qui ressemblent souvent à des cactées, sont généralement faciles à cultiver. Enfin, les pierres vivantes sont les plus difficiles du lot : pour experts seulement. La culture des succulentes en quelques mots :
- Plein soleil toute l’année.
- Arrosage profond, mais seulement quand le terreau est bien sec.
- Température d’intérieur normale.
- Pas plus qu’une ou deux applications d’engrais tout usage par année, au printemps ou à l’été. Et seulement à 1/8 de la dose recommandée.