Le musicien passionné Nicolas Jobin a réussi un tour de force en relevant le défi audacieux de raconter une évolution de la musique échelonnée sur 35 000 ans avec son spectacle singulier « Tutti! De Lascaux au disco », le 22 mars dernier, au Centre multifonctionnel Cliffs de Fermont devant un public de mélomanes avertis des plus aguerris qui fut ravi de cette prestation pour le moins inusitée, mais toujours captivante.

Nicolas Jobin : Un voyage musical mémorable

Éric Cyr, Le Trait d’Union du Nord, Fermont

Grandiose épopée musicale

Durant la performance, l’artiste multidisciplinaire (voix et cordes) se métamorphose en conteur, humoriste, conférencier asynchrone, chanteur aux milles voix et multi-instrumentiste afin d’illustrer de concert avec ses trois complices virtuoses, Johannes Groene (vents), Hélène Desjardins (claviers/ piano) et Olivier Bussières (percussion), quelques chapitres incontournables des mutations de la musique occidentale des origines à nos jours. Une histoire racontée avec brio dans une cadence effrénée. Des premiers instruments sculptés dans la pierre et les os jusqu’à l’émergence du courant électronique, évoquant au passage les avancées de la musique vocale, le développement de l’harmonie et les métissages culturels qui ont conduit à la naissance du flamenco, de la salsa, du blues, du jazz et du rock. Nicolas Jobin a aussi fait un survol des percées technologiques telles que le phonographe et les instruments électriques comme le thérémine, un des plus anciens instruments de musique électronique, inventé en 1919 par le Russe Lev Sergueïevitch Termen (mieux connu sous le nom de Léon Theremin), qui ont été abordées afin de mieux faire saisir toutes les nuances entre les sonorités anciennes et contemporaines.

 

De la ruine-babines au thérémine

On a déjà entendu de l’harmonica (surnommée musique à bouche par les Québécois et ruine-babines par les Acadiens), mais on peut convenir sans se tromper que c’est la première fois que le thérémine retentit dans la région. Force est d’avouer que ce son est plutôt particulier malgré sa mélodie indéniable. Il est d’ailleurs utilisé souvent pour la trame musicale de films d’horreur. Composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, l’instrument a la particularité de produire de la musique sans être touché par l’instrumentiste.

Durant le rappel, Nicolas Jobin a expliqué les origines du tango, né sur les rives du Rio de la Plata dans les faubourgs de Buenos Aires en Argentine pendant le dernier quart du XIXe siècle avant que les musiciens ne fassent vibrer la salle avec un air du réputé bandonéoniste et compositeur argentin Astor Piazzolla. Les musiciens ont généreusement invité les spectateurs à venir discuter avec eux et poser des questions à la fin.

Une initiation musicale complète pour le néophyte qui pourrait se comparer à un voyage dans le temps à bord d’un téléporteur sonore à la vitesse grand V, mais qui n’a rien d’étourdissant et qui donne le goût de se plonger corps et âme dans un voyage de découverte plus approfondi. Vivement une suite!