Un bâtiment historique amène art et musique dans le Sud-Ouest

Allan Diamond, Vues sur la Bourgogne, Petite-Bourgogne

Quand j’ai découvert ce bâtiment qui allait devenir le Centre d’art de Montréal, je ne connaissais aucunement son importance historique. Le 1844 de la rue William est un bâtiment du 19e siècle, d’apparence modeste, dans le quartier Griffintown. De l’extérieur, il était évident que la bâtisse avait été reléguée aux oubliettes, entourée de structures délabrées et de lots vacants.

Dès que j’y suis entré, j’ai été subjugué! Il y avait beaucoup de pièces et d’escaliers communicants menant à d’autres escaliers et mezzanines; un véritable labyrinthe comprenant une longue salle d’environ 22 mètres. J’ai su immédiatement que cette salle deviendrait une galerie! Dès cet instant, j’avais une vision claire de ce qu’allait devenir cette bâtisse : un centre d’art communautaire au coeur de Montréal.

Voilà maintenant plus de huit ans que cette aventure a commencé et la vision que j’avais eue du Centre d’art de Montréal est devenue une réalité! Ce que je ne savais pas à ma première visite est que je n’étais pas le seul à avoir été ému par ce bâtiment. J’ai, depuis, appris l’incroyable histoire du 1844 rue William, un bâtiment dont la construction s’est échelonnée sur quatre ans. Il représente l’histoire de Montréal, l’évolution commerciale et l’entrepreneuriat, bref  l’histoire d’une communauté.

L’entrepreneur visionnaire d’origine est John McDougall, d’Écosse. En 1858, il a fondé l’entreprise Caledonia Iron Works.

En 1871, la production annuelle de ses ateliers représentait un quart de la valeur totale du matériel de transport fabriqué dans la région montréalaise. En 1875, M. McDougall commence la construction de sa propre usine, la Caledonia Iron Works au 1844, rue William. En 1879, le bâtiment est prêt à faire des affaires et en 1881, il emploie plus de 300 ouvriers spécialisés.

Après le décès de M. McDougall en 1892, son associé Thomas Pringle est le deuxième visionnaire à occuper les lieux. Originaire lui aussi d’Écosse, M. Pringle était fortement engagé dans la construction d’importants moulins à eau le long du Canal de Lachine et dans d’autres secteurs du Québec.

En 2010, le Centre d’art de Montréal s’installe dans cette ancienne bâtisse qui accueille aujourd’hui plus de 200 artistes. Les excellentes oeuvres de grands artistes en arts visuels de la ville sont exposées et destinées à la vente dans les trois magnifiques galeries du centre.

En 2013, le Centre inaugure l’École d’art Griffintown, ouverte au public toute l’année, offrant un vaste choix de cours d’art et de techniques diverses. En 2014, trois des restaurants les plus populaires de Griffintown s’installent au rez-de-chaussée de l’immeuble. En 2016, d’autres salons, une bibliothèque et le bar John McDougall accueillent des clients. En 2017, des concerts hebdomadaires commencent à être présentés dans les galeries, les salons et le bar, visant à soutenir les musiciens émergents montréalais. En 2018, Cotravail Griffintown est lancé, des aires de travail à l’intention de visionnaires et chefs d’entreprise du nouveau millénaire.