Jean-Pierre Fabien, Le Sentier, Saint-Hippolyte
« Je suis ni l’aile droite ni l’aile gauche. Je suis l’oiseau. » – Proverbe indien
L’année 2018 marque le 100e anniversaire de l’adoption d’une loi cruciale qui a été mise en place pour sauvegarder les espèces d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord. La première mouture de la Loi sur la Convention des oiseaux migrateurs date de 1917 au Canada. L’année suivante, les États-Unis ont voté l’adoption d’une loi fédérale, le Migratory Birds Treaty Act. Le but de cette loi transfrontalière était de : « sauver du massacre généralisé les oiseaux migrateurs qui sont utiles à l’humain ou inoffensifs, et d’assurer la conservation de ces oiseaux. » Par la suite, d’autres conventions semblables ont été conclues entre les États-Unis et le Mexique en 1936, avec le Japon en 1972, et avec l’URSS en 1976.
Plus de mille espèces protégées
La Loi protège 1 025 espèces, soit une bonne partie de la diversité de l’avifaune de l’Amérique du Nord. C’est probablement une des lois environnementales les plus significatives du siècle dernier. Certaines autres espèces n’ont pas eu la chance d’être protégées, car elles ont été rayées de la liste des espèces vivantes bien avant.
Espèces éteintes
Dire que le Pigeon migrateur, appelé communément la Tourte, le Canard du Labrador et le Grand Pingouin sont disparus de la surface de la Terre à cause d’une chasse excessive, d’une cueillette inconsidérée de leurs œufs ou d’un abattage systématique. Ces trois espèces, qui vivaient au Canada, font partie d’un bilan peu reluisant en matière de conservation. Il faut dire qu’au 19e siècle, nous pensions faussement que les ressources de la nature étaient inépuisables, que l’humain pouvait récolter et exploiter tout ce dont il avait besoin sans que cela ait une incidence sur l’approvisionnement éventuel en ressources. Hélas! la planète possède des richesses considérables, mais limitées. Nous l’aurons appris à nos dépens!
Célébrer la biodiversité
Il y a 100 ans, des visionnaires ont adopté une loi qui demeure la pierre angulaire de la conservation des oiseaux encore aujourd’hui. « Si nous prenons soin des oiseaux, nous prenons aussi soin de régler les plus graves problèmes qui sévissent dans notre monde », disait Thomas Lovejoy, célèbre biologiste qui fut le premier à utiliser l’expression biodiversité en 1980.
Efforts consentis
Tout au long de l’année 2018, la Société Audubon, la National Geographic Society, le laboratoire d’ornithologie de l’Université Cornell et Bird Life International ont uni leurs efforts pour souligner officiellement l’année 2018 comme étant l’Année de l’Oiseau.
Aider les oiseaux de chez nous
Même si nous ne sommes pas des spécialistes de la gent ailée, nous pouvons aider ces êtres, qui, comme nous, sont des bipèdes visuels. Plusieurs Hippolytois installent des mangeoires en hiver qui sont abondamment fréquentées, surtout en périodes glaciales. Une soixantaine de nichoirs pour Canards branchus ont été installés depuis quatre ans dans notre région. Grâce à l’initiative de fervents défenseurs de la nature tels que Charles Charron, ce geste contribue au mieux-être de ces oiseaux aquatiques au merveilleux plumage. Sans compter ceux et celles qui s’adonnent à l’ornithologie dans leurs temps libres, leurs voyages et leurs randonnées. Il va sans dire que le simple fait de conserver intacts les milieux humides et les arbres matures – des habitats essentiels – donneront un sérieux coup de main à nos voisins les oiseaux.