Quatre petits musiciens

Lise Millette, l’Indice Bohémien, Rouyn-Nouranda

La maison d’Èveline Laverdière est habitée de gammes, de cordes, de sons tirés d’instruments à vent et sans doute de quelques fausses notes. Sous son toit, ses quatre enfants, trois garçons et une fillette, en sont tous à la découverte exploratoire de la musique. Ce ne sont peut-être pas des virtuoses, du moins pas encore, mais la possibilité est là et ils pourront en faire ce qui leur semblera.

« Mon conjoint et moi avons joué du piano plus jeunes et il y avait un instrument dans la maison. Quand les enfants ont montré un intérêt, nous les avons d’abord aidés à s’approprier l’instrument, nous leur avons montré à lire la musique », raconte Mme Laverdière.

De fil en aiguille, la curiosité s’est accrue au point où aujourd’hui, les quatre enfants du couple explorent l’univers musical. Antoine, 10 ans, a commencé le piano au Centre de musique de Val-d’Or, mais une surprise attendait les parents cet automne.

« À la Commission scolaire de l’Or-et-des-Bois, ils ont une harmonie avec les 5e et 6e… et il nous a ramené un trombone à la maison! » raconte Mme Laverdière.

Édouard, 9 ans, a essayé le cor français, mais il lui manque un peu de coffre. Pour le moment, il a donc opté pour la flûte. Le troisième enfant, Albert, âgé de 7 ans, s’est mis à la guitare depuis 1 an et la cadette, Rose, âgée de 5 ans et demi, apprend maintenant le violon avec Louise Arpin, de l’Ensemble Allegro.

Quatre petits musiciens, pour les parents, c’est toute une gestion logistique.

« On essaie de coordonner tout ça parce que, comme parents, on n’en a pas un, pas deux, mais quatre. La chorale, ils sont là tous en même temps, mais pas pour les autres cours! Mais je crois qu’il faut créer des opportunités et puis on peut dire qu’on a de beaux spectacles dans nos soupers de famille. »

Èveline Laverdière aimerait bien casser le mythe voulant que la musique soit en quelque sorte réservée à une « élite » parce que c’est dispendieux.

« Il est possible d’avoir accès à ces activités-là par l’harmonie scolaire, à très peu de frais, ou encore en allant voir les élèves du Conservatoire en fin d’année », insiste-t-elle.

Elle souligne également l’arrivée de pianos publics qui rendent aussi la découverte et l’exploration musicale possible. Ils participent aussi à cet effort de partager la musique et de démocratiser les instruments.

« Il y a tellement d’activités, il suffit d’être au courant. On peut aller à un vernissage au centre culturel, c’est gratuit. On fait le tour tranquillement, on leur demande ce qu’ils aiment dans l’une ou l’autre des œuvres », plaide Mme Laverdière.

Membre du conseil d’administration de l’Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue (OSRAT), Èveline Laverdière est une ambassadrice de la culture et demeure convaincue qu’il est possible d’avoir accès à l’art et à la musique, même avec un petit ou sans véritable budget.

« Comme société, on encourage beaucoup le sport, mais le volet de la créativité et de voir du beau est aussi important… Ça leur permet encore plus de se développer comme personne et ça leur apprend que la beauté peut faire partie de notre vie. »