France Thériault, L’Écho d’En Haut, Saint-Pamphile
La troupe de théâtre Les Caburons a présenté la pièce « Les héritants » les 4-10-11-17 et 18 novembre derniers à l’auditorium de l’école secondaire La Rencontre. Ces cinq représentations sont la réalisation de près d’une année de dur labeur mais surtout le travail d’une équipe collaboratrice, dévouée et disponible à vous en mettre plein la vue à chaque automne. Le public est fidèle à cet évènement qui contribue financièrement aux activités du Centre culturel Godend’Art.
Pour l’édition 2017, le Centre culturel Godend’Art a, de nouveau, eu le privilège de présenter une pièce écrite par Michel Cormier. Il est toujours délicat d’aborder le sujet de l’argent dans une famille mais qu’en est-il quand il s’agit d’un héritage? Quoi de mieux pour mettre le trouble dans une famille! Comédie dramatique ponctuée de quelques répliques cinglantes pour certains mais surtout un texte raffiné qui porte à réfléchir. Le choix des chansons jumelé aux scènes, approfondit davantage le sujet traité. De L’Argent fait le bonheur des Respectables à L’Escalier de Paul Piché en passant par Fatigué de Renaud et Money de Pink Floyd, tout était en place pour que les émotions soient présentes.
Les comédiens ont évolué sous le regard exigeant et sympathique de Laetitia Leclerc à la mise en scène pour une deuxième année d’affilée. Ce travail minutieux qui sert à mettre en valeur le texte et les personnages imaginés par l’auteur, combiné à la générosité et la disponibilité de chacun des acteurs en font un travail gratifiant.
Dans le rôle de Gérard (le défunt), Sylvain Pelletier, oh combien absent et présent à la fois, responsable de toutes les péripéties de cette pièce, il a le contrôle de toute l’intrigue et ce, sans même se faire voir ou presque.
Dans le rôle de Marcel, Clermont Morneau, ami de longue date de Gérard. Il lui aura été fidèle jusqu’à la mort sans jamais exiger quoi que ce soit. Il découvrira que son ami a peut-être profité de sa grande générosité et abusé de sa confiance. Pour lui, son amitié était sincère et c’était sa thérapie qui, dira-t-il, lui a rien coûté… Quelle naïveté Marcel!
Pour jouer les enfants de Gérard, nous retrouvons Julie Robichaud dans le personnage de Maryse, la fille aînée, sans cesse en conflit avec son frère depuis son plus jeune âge. En couple avec un Patrick qu’on ne verra pas, qui part et revient pour son argent. Elle devra se défendre non seulement contre son frère mais aussi contre sa charmante belle-sœur pour gagner des points. Le seul qui la comprend c’est Marcel.
Alain, le cadet de la famille, interprété par Michel Cormier, est en couple avec Nathalie. Il réussira à donner du fil à retordre à tous pour remporter le cachet de l’héritage, «chômeur», il a besoin d’argent. Toujours détestable avec sa sœur, il n’en manquera pas une pour l’insulter durant leur séjour. Amadoué par sa copine, il devra suivre ses consignes. Leur complicité n’est pas vraiment à son apogée, ils devront travailler fort pour réussir à se comprendre.
Nathalie, conjointe de Alain, jouée par Caroline Bois est l’excentrique du groupe. Croyant en sa beauté, elle participe activement aux étapes afin de gagner le plus de points possible. Sa spontanéité arrive même à déstabiliser Alain qui en apprend plus qu’il faut sur sa blonde, surtout à propos de ses amours. On pourrait dire qu’elle est une « bitch » sincère!
Le notaire, joué par Lina Pouliot fait la lecture du testament en présence des enfants et de Marcel. Ils devront accepter de passer trois jours au chalet, sans eau, sans électricité, sans clé d’auto et sans cellulaire. Le but ultime, se rapprocher et s’aimer. Le défi est grand, comment parviendront-ils à s’endurer aussi longtemps? Le notaire a en sa possession deux enveloppes pour connaître la marche à suivre pour la succession, l’une qui indique « Ils ont réussi » et l’autre « Je le savais qu’ils ne l’auraient pas ». Marcel héritera donc du rôle ingrat de l’arbitre qui doit faire respecter les dernières volontés de Gérard, lourde tâche qui le mettra à quelques reprises dans l’embarras. Mais comment réussir à passer le test quand Nathalie s’en mêle et espère devenir riche, alors qu’Alain et Maryse, eux, ne veulent rien savoir?
À peine perceptible à la fin mais omniprésent tout au long de la pièce, Gérard, nous révèle ses vraies intentions. Après trois jours, le notaire doit donc faire la lecture de l’enveloppe numéro un, c’est la surprise générale. L’héritage, on le divise par 3, par 5 ou par 6? La morale de cette histoire: être soi-même en tout temps qu’elle qu’en soit les conséquences, c’est notre plus grande richesse!
On ne pourrait passer sous silence le travail de la troupe Les Caburons et de toute l’équipe technique pour bien mener à terme ce projet. Le Centre culturel Godend’Art tient à remercier les commanditaires participants au programme.
La relation fragile entre les personnages et le sujet délicat de l’héritage ont su conquérir le cœur du public. Fidèle au rendez-vous la troupe Les Caburons vous remercie chaleureusement et vous attend pour sa 15e représentation en 2018.