Lyne Boulet, Le Sentier, Saint-Hippolyte
Les Clichés carrés de Noëmie Forget seront présentés dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 12 décembre. L’exposition propose 30 clichés pris par la photographe. Un bien faible échantillonnage de sa vaste production. Noëmie Forget est photographe de métier. Pour gagner sa vie, elle photographie des gens d’affaires, leurs produits, l’architecture d’entreprise. Pour se faire plaisir, deux à trois fois par semaine, et lorsque le soleil est de la partie, elle sort se promener en ville.
Paysage urbain
C’est armée de son seul iPhone qu’elle arpente la ville, ses ruelles, ses zones industrielles à la recherche de textures, de couleurs et d’ombres à photographier. Elle a commencé ses sorties il y a plus de quatre ans. Et elle publie quotidiennement sur Instagram des séries de trois photos depuis les trente derniers mois. Son site en contient déjà plus de trois mille. Ses clichés sont carrés parce qu’au départ, il s’agissait du seul format possible à utiliser sur Instagram. Puis, c’est devenu l’une de ses marques distinctives; cela, et le fait qu’elle prend ses photos avec un téléphone intelligent.
Composition
Ce sont les jeux d’ombre et de lumière qui, en premier lieu, attirent l’attention dans ses images. Ils imputent un caractère organique aux fragments d’architecture urbaine représentés. Ils se reflètent sur des escaliers, des murs, ou des clôtures. Ils se déclinent en traits, en courbes, en quadrillés. Ce sont les vedettes éphémères que la photographe a eu le plaisir de croquer quand ils ont croisé sa route.
Ses cadrages, eux, ne sont pas le fruit du hasard. Un style, une vision s’impose : minimaliste, Noëmie recherche la symétrie des lignes et le contraste des couleurs. Dans des environnements urbains généralement considérés inesthétiques, son œil a su repérer des endroits très distinctifs qui se caractérisent par leur simplicité et leur équilibre. Elle joue ensuite habilement avec les lignes de construction et les lignes de force dans ses compositions graphiques. On n’est pas surpris d’apprendre qu’elle a une formation dans ce domaine.
Synchronicité
On pourrait se rendre aux endroits qu’elle a photographiés. On y retrouverait les matériaux, leurs textures et leurs couleurs, qui continuent à occuper des espaces où le temps semble absent. Pourtant, Noëmie a été la seule à voir les ombres et les lumières qu’elle a captées. Car, ce jour-là, à cet endroit et à cette heure précise, avec l’éclairage naturel de ce moment-là, elle était leur unique témoin.
Heureuse interface. La nature s’avère l’élément dynamique qui bouscule ici le caractère englué d’un espace urbain statique, pour laisser apparaître un instant fugitif. Et le talent de Noëmie Forget a été d’en capter l’éclatante harmonie.