Placide qui sourit en pansant à sa prochaine manigance CR Marlen Bégin

Ste-Germaine prépare une autre histoire de bretelles

Lise Millette, L’Indice Bohémien, Octobre 2017

La cinéaste Julie Dallaire reviendra à la charge en 2018 avec un nouveau film ancré dans son berceau de La Sarre, en Abitibi-Ouest. Après le documentaire « Le Rouet » en 2015 et « Les bretelles disparues », un conte fictif porté à l’écran en 2016, elle reviendra cette fois avec une adaptation du conte « Les passes croche à Placide ».

Mario Tremblay, organisateur du milieu communautaire à La Sarre, tire les ficelles du projet et se trouve en pleine campagne de financement.

« Tout est communautaire dans ce film-là! Et on va faire jouer du vrai monde dedans, comme pour notre premier film ‘Les bretelles’. Monsieur et Madame  Tout-le-monde pourront embarquer. La première fois, j’avais fait jouer le curé par le vrai curé de Sainte-Germaine-Boulé », lance-t-il avec enthousiasme dans une lancée qui ne s’arrête jamais.

Le clergé est encore présent dans la nouvelle légende. Selon lui, la religion a joué un rôle déterminant dans le développement régional.

« Les villages qui se sont les mieux développés sont ceux qui avaient un bon curé. Le curé ont travaillé pour partir des coopératives, faisait des pièces de théâtre, lançait des corvées : il s’occupait du milieu. Aujourd’hui l’Église a descendu, les curés doivent gérer 5-6 paroisses mais personne n’a vraiment remplacé le rôle qu’il jouait dans la communauté », affirme-t-il.

Ce nouveau film raconte une histoire de bûcherons et de manigances. Ceux qui ont vu « La légende des bretelles de Mononc’Jack » retrouveront l’oncle Jack dans cette nouvelle aventure. L’histoire met en scène un succès commercial d’une petite entreprise et la jalousie du village voisin où un certain Placide élaborera un plan pour tenter de battre la concurrence.

« En toile de fond, on a donc une guerre de clochers. Ce n’est pas nouveau en Abitibi-Ouest ces petites rivalités entre villes et ça existe encore! », précise Mario Tremblay, qui est aussi l’auteur du conte « Les passes croches à Placide » et c’est avec une confiance aveugle qu’il a confié son scénario aux cinéastes Julie Dallaire et David Trempe qui travailleront en tandem et auront carte blanche pour le faire.

Si l’atmosphère du film et la couleur que lui donneront Julie Dallaire et David Tremble demeurent pour le moment inconnue on sait que le récit n’est pas qu’une légende sortie de l’imagination de Mario Tremblay.

« La ligne est encore invisible entre la légende et le vrai… mais il y a un fond de vérité dans tout ça… parce que le chantier du rang 4, dont il est question dans l’histoire, a vraiment existé », confie-t-il, sans trop vouloir vendre la mèche.

Une légende en hommage aux gens d’ici

Mario Tremblay n’est pas de la région, mais il a adopté Sainte-Germaine-Boulé. Déménagé à Sainte-Germaine en 2007, Mario Tremblay, qui habitait la région de Montréal, a vite trouvé l’inspiration et a pris la région en adoption.

« Dans l’histoire, t’as eu la France et la Nouvelle-France, ben l’Abitibi pour moi c’est le Nouveau Québec, seulement les gens ont traversé la mer de bois pour s’y rendre », illustre-t-il d’une manière qui trahie toujours un peu le conteur qui sommeille en lui.

Son rôle d’organisateur communautaire lui permet de croiser plusieurs personnes, d’échanger et de trouver des manières d’animer la communauté.

« J’adore le milieu rural et quand je dis que Sainte-Germaine on l’a dans le cœur, c’est vrai. T’as de quoi dans un village que tu n’as pas à Montréal », confie-t-il, interrompu dans son entrevue par une dame venue lui porter du potage dans un pot Masson. Un hasard parfait, qui n’aurait pas mieux pu tomber pour illustrer son propos.