Le duo Les Soeurs Guitares. Photo : Courtoisie

Les Sœurs Guitares : cousins germains, frères en musique!

Lyne Boulet, Le Sentier, Saint-Hippolyte, mai 2017

Le duo Les Sœurs Guitares, Sylvain Provost et Norman Lachapelle, a présenté un spectacle de jazz acoustique à la salle Saint-François-Xavier à Prévost, le 8 avril.

Provost à Prévost et Lachapelle à l’église (1)… Diffusions Amal’Gamme a bien joué de cette singularité puisque, l’espace d’une soirée, la musique de Provost s’est énergiquement enracinée à Prévost, alors que celle de Lachapelle se nichait doucement à l’intérieur de la petite église.

 

Concert

On nous avait annoncé un spectacle grand public, accessible même à ceux qui ne sont pas des férus de jazz et qui n’en connaissent pas le langage bien particulier; « le duo Les Sœurs Guitares vous fera profiter d’une musique jazz purement acoustique et douce à l’oreille, comme on ne l’entend que très rarement dans le jazz moderne ». Promesse tenue.

Sylvain Provost à la guitare, et Norman Lachapelle à la basse, ont exécuté, tout au cours de la soirée, des pièces qui se sont succédé en cadence, du jazz au blues. Le répertoire des deux musiciens ce soir-là était composé d’œuvres originales. Il ne s’agissait donc pas seulement d’apprécier leurs interprétations, mais aussi de découvrir leur univers musical. Ils nous l’ont fait visiter en toute simplicité.

 

Des musiciens reconnus

Provost et Lachapelle font partie du milieu artistique depuis plus de 30 ans. Leur réputation n’est plus à faire. Tous deux ont fait des tournées internationales. Ils ont accompagné Gilles Vigneault, La La La Human Steps, Oliver Jones, Ariane Moffat, Gerry Boulet, et bien d’autres encore!

Ils ont aussi enregistré leurs propres compositions. L’un de leurs albums, Ni un, ni deux, a d’ailleurs gagné le Félix du meilleur album jazz de l’année en 2001. Les musiciens des Laurentides travaillent en ce moment à leur quatrième album qui s’intitulera Encore un tour.

 

Des postures révélatrices?

On dit que la posture physique joue un rôle dans la qualité des sons qu’on peut faire sortir d’un instrument. Légende urbaine ou non, les deux instrumentistes incarnent à la perfection cette proposition.

Sylvain Provost joue debout, le corps droit, la tête un peu penchée vers l’arrière, la guitare collée au corps. Il est extraverti. Il projette sa musique. Norman Lachapelle joue assis, le dos arrondi, la tête penchée, les yeux fixant son instrument appuyé sur sa cuisse. Il est introverti. Il enveloppe sa musique. L’un a le visage allongé et une queue de cheval. Quand le plectre (pick) de sa guitare n’est pas entre ses dents, Provost fredonne les notes qu’il joue. L’autre a un visage rond et une coupe en brosse. On ne voit pas son expression, mais on regarde les doigts de Lachapelle donner vie à ses cordes.

Ils semblent tellement différents. Mais ce contraste est sûrement à la base de leur complémentarité. Ensemble, ils créent une musique fluide, aux sonorités changeantes. On passe sans heurt de rythmes syncopés et trépidants à des successions nonchalantes d’accords alanguis. Bref, Les Sœurs Guitares nous ont offert un dix cordes (2) sans discorde… tout en symbiose.

 

(1) Les spectacles de Diffusion Amal’Gamme ont lieu dans l’église Saint-François-Xavier à Prévost, www.diffusionsamalgamme.com/

(2) Guitare, six cordes; basse, quatre cordes