Johanne Brouillette. Photo : Bélinda Dufour

Brouillette en expo solo : Je suis là, Regarde-moi

Lyne Boulet, Le Sentier, Saint-Hippolyte, mai 2017

Johanne Brouillette expose à la salle multifonctionnelle de la bibliothèque de Saint-Hippolyte jusqu’au 17 mai. Son exposition Langage abstrait, regroupe 18 toiles, dont deux aux titres revendicateurs : Je suis là, Regarde-moi.

«Il y a un peu plus d’un an que j’expose. Mais il s’agit de ma première exposition solo. C’est une grosse étape ». Johanne Brouillette (1) peint depuis 1996. Mais c’est en 2014, alors qu’elle suivait un atelier avec Renée Noreau (2) , qu’elle a eu un véritable coup de cœur pour la peinture abstraite.

 

Peinture gestuelle

Se définit-elle comme une peintre gestuelle? « Oui, dit-elle, je commence une toile de façon spontanée, sans me préoccuper de ce que ça va donner. Je ne fais pas de croquis. Il y a quand même une réflexion puisque je choisis une palette de couleurs reliée aux émotions qui m’animent à ce moment-là. Lorsque je termine un tableau, par contre, certains de mes coups de pinceau peuvent être plus dirigés ».

 

Thème et technique

« J’ai maintenant la liberté de faire ce dont j’ai envie, sans me laisser influencer par les éléments extérieurs. Je peux finalement donner la priorité au processus créatif plutôt qu’à la performance et au produit final ». Ce qui n’exclut pas les convergences. Dans cette exposition, les toiles vont par deux, trois ou quatre. Un élément prédominant relie certaines compositions entre elles, que ce soit les teintes choisies pour le fond de la toile, une variation sur une même gamme de coloris ou un lacis de traits elliptiques. Ce ne sont pas des séries en tant que telles, mais des regroupements, qui témoignent de l’état d’âme qui habitait l’artiste lorsqu’elle les a enfantées.

La peintre a choisi de signer tout simplement Brouillette, depuis qu’elle a adopté l’abstrait. Elle recourt souvent à des techniques mixtes: peinture acrylique, encre de Chine, et pâte à modeler pour donner de la texture. Elle utilise pinceaux et spatules, ces dernières lui permettant d’ajouter de la profondeur et d’épaissir. L’ensemble de ces éléments enrichit l’intensité de sa représentation picturale.

 

Émotion

« La peinture abstraite me permet de dévoiler mes émotions à travers les formes et les couleurs de mes œuvres». Elle a une sensibilité à fleur de peau, qu’elle s’autorise à révéler dans ses créations. Elle n’a pu, d’ailleurs, retenir des larmes de joie lorsqu’elle a vu sa mentore, Renée Noreau, se présenter à son vernissage.

 

Partage

« La peinture abstraite est vraiment devenue une passion. Elle me permet d’être dans mon monde, elle me permet de m’exprimer, elle me donne une voix ». L’exposition s’intitule Langage abstrait. Certains peintres non figuratifs choisissent de laisser le public interpréter leurs toiles. Johanne Brouillette, elle, nous propose un langage. Le sien. Elle nomme ses œuvres, indiquant ainsi au spectateur ce qu’elles représentent pour elle: Rêves en couleur, Entre terre et ciel , Cœur et âme, Intense (3), Yin-Yang, Sérénité, Je suis là, Regarde- moi, etc. On la regarde, et bien sûr qu’on la voit. On découvre une artiste peintre inspirée, à la présence éloquente et délicate tout à la fois.

(1) https://johannebrouillette.wordpress.com

(2) http://www.reneenoreau.com

(3)Toile primée à l’expo concours Blainville Art en novembre 2016