Photo : Yvan Roy

Qu’en est-il de l’érosion des berges à Cacouna?

Vincent Bérubé, Épik, Cacouna, février 2017

Depuis décembre 2010 la municipalité suit attentivement le comportement des berges du fleuve Saint-Laurent lors des événements météo extrêmes qui peuvent survenir.

Il n’est pas facile de faire un résumé qui tient compte de l’ensemble des situations que nous pouvons rencontrer ici à Cacouna parce que le résultat des tempêtes apporte souvent des dommages « fortuits », c’est-à-dire qui touchent un endroit spécifique en fonction des réalités des marées et des vents de cette journée-là. On peut malgré tout dégager certaines constantes.

1) Dans la majorité des situations qui touchent les secteurs de marais, Il peut y avoir des épisodes importants d’érosion, mais les fortes marées apportent également plus de dépôts de sédiments (vase). Ceci nous permet de constater qu’après 6 ans d’observation, la ligne de côte demeure très stable.

2) Dans les secteurs où la rive est constituée de terrasse de plages (plage de sable, de gravier et de cailloux), là où on retrouve de la végétation sur le haut de la plage (élyme des sables ou spartine, par exemple) ou sur la rive (rosier inerme par exemple), on constate que les épisodes de submersion partielle (de l’eau sur les terrains) sont plus fréquents, mais que globalement il n’y a pas de véritable problème d’érosion.

3) Dans les secteurs où la rive est constituée de rochers, nous avons remarqué plusieurs épisodes de submersion à cause des vagues qui frappent les rochers avec violence. C’est dans ces secteurs que les aménagements humains sont le plus mis à l’épreuve.

Dans presque tous les cas, cependant, il ne s’agit pas de résidences, mais plutôt de portions de terrains enrochées ou remblayées par le passé.

Depuis 2011, la municipalité a fixé des règles qui permettent à ceux qui veulent construire ou rénover leur résidence en bordure du fleuve de mieux se prémunir contre les événements extrêmes. Ceci fonctionne assez bien jusqu’ici mais il est essentiel de donner au fleuve toute la place dont il a besoin lors des tempêtes et de protéger les zones sensibles avec la végétation appropriée.

Il existe désormais des règles pour protéger les berges. Ainsi, on ne peut utiliser un véhicule à moteur entre la rive et le fleuve et les chevaux doivent circuler uniquement sur la basse plage, là où il n’y a pas de végétation.

Mentionnons qu’au cours des trois derniers mois, les événements extrêmes ont été fréquents, notamment avec les très grandes marées causées par les ondes de tempêtes. Une onde de tempête, c’est un peu comme si vous passez votre main à plat sur une nappe. Devant votre main se forme une bosse dans le tissu (haut niveau de l’eau dans le fleuve) et, derrière, se forme une dépression. Ces ondes de tempête, accompagnée de vents forts, ont causé au moins trois épisodes de submersion de certains secteurs, en particulier les secteurs où la berge est composée de rochers. Ce type d’événements pourrait être beaucoup plus fréquent dans les années à venir, mais les effets ne touchent, pour l’instant, pas plus de 10% des rives du territoire de Cacouna et les dégâts matériels demeurent très limités.

Nous demeurons présents dans tous les forums associés aux effets des réchauffements climatiques au Bas-Saint-Laurent. Il est plus qu’évident que cette questions est préoccupante pour nous tous, Même si les effets sur la majeure partie de notre territoire demeurent limités à court et moyen terme.