Les contes de fées modernes: minceur extrême et gros bras!

Jessy Grenier, Le p’tit journal de Woburn, Woburn, septembre-octobre 2016

D’hier à aujourd’hui, la période du moyen-âge a toujours su en faire rêver plusieurs. La plupart d’entre nous veulent croire à l’existence des princesses aux robes bouffantes et aux charmants chevaliers sur leurs majestueuses montures. Et avec raison! Parce que, lorsqu’on prend le temps de s’arrêter, l’on se rend compte que la société n’a pas trop changé depuis cette époque.

Effectivement, nous avons fait du surplace depuis l’époque des corsets et des tailles de guêpe. Des côtes que les princesses désirent s’écraser (ou bien carrément s’enlever) afin de s’amincir le ventre, on en a vu et on en voit encore! Aujourd’hui, ce n’est pas la fille du roi que l’on envie. Non, c’est plutôt les mannequins avec leur teint exagérément bronzé, leurs jambes maintes fois taillées avec un curseur, leur ventre scalpé par la main de l’infographe, leurs cheveux ajoutés un pixel à la fois, leur rides et ridules effacées à grands coups de souris et j’en passe. On continue donc de se comparer à la princesse d’à côté, une pression énorme pour les filles. Vive les princesses qui s’acceptent telles qu’elles sont!

Ce n’est pas plus jojo pour les princes! La pression de jouer au Roméo avec notre douce moitié est encore très présente. Peut-être qu’on ne vient plus chercher notre chérie à sa porte et à cheval, mais nous nous devons d’avoir un carrosse bien frotté sinon, on a droit à une paire d’yeux. En plus de faire les premiers pas (avouez, mes chères demoiselles, que c’est souvent cela qui se produit), nous devons séduire notre amour à grands coups d’émoticônes (mais pas trop quand même). Et lorsque Roméo réussit à conquérir sa Juliette, il se doit de répondre à ses textos sur-le-champ (sinon, il aura droit au bûcher)! Non, il n’y a plus de lettres ni de poèmes d’amour au pied d’un balcon. Nous n’avons plus le temps pour ce genre de trucs (bien trop kétaine pour certains et certaines, de toute façon). Nous devons plutôt travailler fort pour nous gonfler les pectoraux (artificiellement ou non) … pour plaire. La pression est aussi énorme sur nos petites épaules.

Il était une fois une société où l’on entendait parler de l’amour dans toutes les chansons. Il était une fois un monde où les standards de beauté atteignaient un niveau incroyable. Non, en 2016, les princes ne se procurent plus de chevaux pour impressionner leurs douces. Non, les princesses ne portent plus de diadèmes pour démontrer leur richesse. Mais, laissez-moi vous dire que l’on se rapproche de cette époque dangereusement!

P.S. 1: Faites toujours attention aux apparences. Des grenouilles qui peuvent cacher de beaux princes des Cendrillons qui peuvent se transformer en jolies princesses, il en existe encore …

P.S. 2: Un merci spécial à ma petite maman qui est toujours derrière moi pour écrire mes textes. Merci! Je t’aime.