Les moutons Dorper, une histoire d’amour

Marie-Josée Gamache, Le Trident de Wotton, septembre 2016

Sur la route 216 menant à St-Adrien, il y a un élevage de moutons, La Ferme des Deux Moulin. Non, il n’y a pas de faute de français; si moulin ne porte de s, c’est qu’il désigne le nom de famille de Jean-François et François de Moulin, le père et le fils, d’origine française. La famille, qui est arrivée au Québec il y a 20 ans, s’est installée à Wotton il y a trois ans.

La maison, les bâtiments et les terres avaient été laissés à l’abandon et c’est avec beaucoup de courage et de détermination que ces éleveurs se sont attelés à la tâche de remettre les lieux en état. Trois générations vivent dans la maison. La grand-mère, Pascale, s’occupe de la comptabilité ainsi que de la cuisine et du jardin potager. De temps à autre, elle doit chasser Luc, le mouton en liberté, qui vient manger ses légumes, ainsi que le lapin qui se promène partout. Le grand-père , Jean-François, s’occupe des travaux de la ferme avec son fils. Vicky fait la régie du troupeau. Deux enfants viennent compléter le tableau.

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Et c’est ici que commence la belle histoire d’amour. François, le grand français aux yeux bleus a rencontré Vicky, sa petite brunette, une « bleuette » du lac St-Jean. La belle a laissé la voltige et a suivi son amoureux à Wotton pour élever des moutons de races mélangées. Le couple vient de fêter ses noces avec parents et amis. Vicky a offert la première brebis de race Dorper à son chéri pour son anniversaire, il y a deux ans. Les amoureux sont tombés en amour avec cette race de moutons de sorte qu’un troupeau s’est formé avec une première arrivée de 27 agnelles et brebis. Il compte maintenant environ 60 brebis de race Dorper.

La race de moutons Dorper est originaire de l’Afrique du Sud. C’est un croisement entre les Dorset et les Persans, d’où le nom de la race Dor Per. Ces moutons ont ceci de particulier, ils n’ont pas besoin d’être tondus. Ils muent au printemps. Ils sont faciles à élever car ils ont un tempérament calme et se contentent de peu. Les brebis sont très fertiles et maternelles. Le gain de poids des agneaux est rapide. La viande est goûteuse.Tous ces facteurs font que ces moutons sont de plus en plus recherchés.

J’ai trouvé moi-même que ces petites bêtes à tête noire et toison blanche et douce étaient bien mignonnes et j’en ai ramené deux à la maison, une agnelle et un jeune bélier. Ils sont encore timides et ne se mêlent pas trop à mes quatre autres moutons. Ils viennent se faire caresser et me suivent comme des petits chiens. C’est parce qu’ils ont été traités avec amour par la bergère, Vicky Maltais.