Photo : Nicole Chauvin

Un concert aux perles de pluie

Lyne Boulet, Le Sentier, Saint-Hippolyte, août 2016

La Société d’horticulture et d’écologie de Prévost (SHEP), en collaboration avec Diffusions Amal’Gamme, a présenté le 10 juillet un concert champêtre dans le jardin privé Ambiance, à Prévost.

Le Francesco Zappa trio, composé d’Antoine Bareil au violon, François Vallières au violon alto et François Toutant au violoncelle, a offert une attrayante prestation musicale qui nous a fait voyager du Moyen-Âge au 20e siècle.

Photo : Nicole Chauvin

Photo : Nicole Chauvin

Une longue valse-hésitation, une vision aérienne

Le temps incertain a mis au programme, au grand dam des organisateurs, une valse-hésitation inévitable : pleuvra? pleuvra pas? La SHEP a jonglé avec cette question la veille du spectacle pour finalement confirmer, le matin de l’événement, la tenue du concert en plein air. La pluie a décidé de s’inviter dans l’orchestre. Elle a accompagné le trio lors de l’exécution de plusieurs de leurs pièces. Elle y a ajouté, non sans brio, quelques notes humides…

 

Au programme

Le trio a d’abord interprété une suite de quatre œuvres de Francesco Zappa. La première a été accompagnée d’un crachin qui a fait éclore des dizaines de parapluies, fleurs multicolores inusitées qui ont brièvement orné le parterre. Puis le ciel s’est éclairci et les fleurs se sont refermées. Quelques minutes plus tard, une averse un peu plus dense est tombée et de nouveau une profusion de fleurs sont venues égayer le sol. Bien que le groupe ait demandé à la pluie de cesser en interprétant la pièce Cogs in Cogs de Gentle Giant, un morceau aux sons tranchants et saccadés, le reste du récital fut semblable : temps couvert et pluie alternant avec un ciel lumineux.

 

Mozart, Beethoven et Prokofiev

Et a suivi Mozart, avec deux mouvements du Divertimento pour trio à cordes, un allegro et un menuet. Il a composé cette œuvre alors qu’il était à l’apogée de son écriture. Enfin, la pièce de résistance : un trio de Beethoven en quatre mouvements. « Le compositeur y a inséré un scherzo, un clin d’œil, un mouvement un peu moins sérieux que les autres » a indiqué Antoine Bareil. La nature s’amuse elle aussi : un oiseau raille à contretemps et des insectes se mettent à voleter près des têtes. Mouvement dans la foule : on se couvre, on déploie les parapluies. « Merde, il pleut », affiche l’un d’entre eux. Pour conclure, le trio a offert la Marche de l’amour des trois oranges de Prokofiev. Ils jouaient cette pièce ensemble pour la première fois.

 

Un concert champêtre réussi

Les trois musiciens ne se produisent pas habituellement ensemble. Ce sont des amis qui, à l’occasion, se retrouvent pour joindre leurs cordes. Même si la température n’était pas au beau fixe, ils nous ont fait partager la délectation qu’ils ressentent à jouer ensemble. On le sentait ce plaisir. Il était palpable comme la pluie! La SHEP a bien réussi cette 7e édition de Concert champêtre …dans un jardin : l’eau, élément essentiel en horticulture, a rappelé son importance aux spectateurs sans pour autant les faire fuir par une ondée trop violente; un sentier forestier aménagé a permis à l’assistance de découvrir treize plantes indigènes du Québec et un goûter a été servi pour clôturer ce fort agréable après-midi.