Le Chemin de St-Rémi : Le chemin de Compostelle Québécois

Marie-Josée Gamache, Le Trident, Wotton, juillet 2016

Le Chemin de St-Rémi a été inauguré le 21 mai dernier à St-Adrien. Les trois premiers marcheurs se sont lancés dans cette aventure de 42 jours devant un groupe de supporteurs. Ce parcours rural de 800 km traverse le Québec jusqu’à Ste-Florence en Gaspésie, passant par des rangs de campagne et des villages. Des tronçons du parcours suivent le chemin Craig ou Gosford, la première route construite pour relier Québec à Boston au XIXième siècle. Le projet est né dans la tête et le cœur d’un couple, Stéphane Pinel et Louise Bourgeois, en 2013, après une longue randonnée sur les chemins de Compostelle. Ils ont mis trois ans à réaliser leur rêve.

Le Chemin de Compostelle a été créé au 9ième siècle pour les pèlerins se rendant de Puy-en-Velay en France à Santiago de Compostela en Espagne, au tombeau de St-Jacques-le-Majeur. Ces gens étaient motivés par des préoccupations religieuses, comme faire pénitence, obtenir des indulgences ou une guérison. Ils trouvaient sur leur chemin de bonnes âmes pour les héberger. Au fil des siècles, les motivations des pèlerins ont changé mais le chemin de Compostelle existe encore. Environ 200 000 personnes, de partout sur la planète, vont le parcourir chaque année, animés souvent par une quête intérieure ou une spiritualité particulière.

Le Chemin de St-Rémi n’est pas un parcours de pèlerinage, bien que chaque village ait son église. Et, curieusement, il ne se rend pas à St-Rémi, mais bifurque vers Ham-Nord. Les étapes sont de 10 à 20 km et il y a des lieux d’hébergement identifiés à chaque endroit, des auberges mais aussi des séjours chez l’habitant. Il ne s’agit pas d’une petite marche de santé. Les parcours sont évalués de moyens à difficiles et vont user les souliers. Par contre, les marcheurs sont récompensés par la beauté des paysages, les chants des oiseaux et la gentillesse des gens rencontrés au fil des jours.

On ne s’improvise pas marcheur de longue distance. L’équipe offre des week-ends de préparation et a préparé un livret pratique Guide du marcheur. En bonne forme physique et mentale, vêtus adéquatement, armés de patience et de prudence, les marcheurs et marcheuses peuvent avaler les kilomètres à leur rythme et y trouver un formidable ressourcement. C’est un voyage intérieur dans le bel extérieur de nos hauts-pays.

Et quoi de mieux pour se donner de l’entrain que de fredonner cette chanson de Félix Leclerc « Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé… »