S.E.K. Beddiari, Vues sur la Bourgogne, Montréal, été 2016
Dans la Petite-Bourgogne, un espace de coworking a été aménagé dans une ancienne église située sur la rue Richmond au coin de la rue Notre-Dame grâce à Nathalie Voland, la propriétaire de l’édifice. C’est un établissement de collaboration appelé Le Salon 1861. L’église, construite en 1861, d’où le nom de l’espace appartenait auparavant à la congrégation religieuse des Sulpiciens. « Nathalie Voland, la présidente du comité aviseur et l’initiatrice de ce concept a tout un projet fort ambitieux pour tout le voisinage », disait Vanessa Mueggler la coordonnatrice de projets.
Partage
L’économie collaborative est dans l’air du temps. L’ère postindustrielle avec ses crises économiques à répétition, ses austérités budgétaires, ses délocalisations, sa robotisation a asséché le réservoir de l’emploi même si le monde du travail a gagné en efficacité. Cette situation pousse de larges couches de citoyens dans nos sociétés à imaginer des solutions inédites pour la création de leurs propres emplois. Au Canada, comme ailleurs dans le monde, l’économie collaborative se répand et s’installe dans la durée représentant une réelle alternative à l’économie traditionnelle. C’est une économie de partage. En deux mots, cela veut dire la mise en commun d’outils, de ressources, de services, de compétences, d’expertises et d’espaces de travail permettant ainsi aux promoteurs d’évoluer dans un milieu d’échange et d’entraide mutuelle.
Ouvert à tous
Le Salon 1861 est le fruit d’idées nouvelles d’organisation de travail, ajoute Mme Mueggler. Il essayera de rassembler dans un même endroit les capacités et les expertises des résidents de notre région, chefs d’entreprise, groupes culturels, organisations communautaires en mettant à leur disposition « ce joyau d’architecture » qu’est cette église historique. Cette forme d’organisation, croit-elle, contribuera à briser les barrières érigées avec le temps entre les différents intervenants de la collectivité. Elle invite donc les groupes communautaires du voisinage à en faire partie ainsi que les artistes et les intervenants culturels.
Cet espace comprend une salle d’événements multifonctionnelle, un restaurant et un espace de coworking entrepreneurial. Ce dernier permettra, selon la coordonnatrice, aux jeunes entrepreneurs et autres travailleurs autonomes de bénéficier d’un environnement de travail de haute qualité. Les résidents du quartier peuvent devenir membres en déboursant 25 $ par an, ils auront accès aux activités du Salon, ils assisteront aux événements qui s’y dérouleront pour renforcer leurs réseaux. Plusieurs projets sont en gestation en ce moment, comme une collaboration avec le Centre sportif de la Petite-Bourgogne où les jeunes du camp de jour auront la possibilité de vivre une expérience d’agriculture urbaine durant l’été 2016.
Hors les murs
Sur le plan de l’impact projeté, elle le résume un peu ainsi : « faire interagir les organismes locaux du quartier avec les institutions du savoir comme les grandes écoles et les universités. » Éric Lewis, membre du comité aviseur et professeur de sociologie à McGill, abonde dans le même sens. « Notre objectif est de faire sortir le savoir de l’enceinte universitaire pour le mettre à la disposition des résidents du quartier. » Dit-il. Il prévoit des conférences et des ateliers sur l’urbanisation, l’environnement, les politiques sociales et économiques, etc.
Donc, résidents de la Petite-Bourgogne préparez-vous, « un noyau d’entrepreneuriat » et de grandes manifestations savantes et culturelles vous attendent dans un avenir pas lointain « pour bâtir une société plus durable, inclusive, productive et heureuse ! »