Le Papotin et les jeunes

Dominic Provost, Le Papotin, Dudswell, décembre 2016

Y a rien à faire icitte ! Y a juste des affaires de vieux ! À Sherbrooke, c’est ben plus cool ! Mes amis du primaire sont tous partis vivre là !

D’abord, est-ce que ces commentaires, souvent entendus de la part des jeunes, reflètent la réalité ? Comme je l’ai déjà montré dans un récent éditorial, mis à part le fait qu’effectivement, plusieurs nous quittent pour la ville, la réponse est non. Alors comment se fait-il que plusieurs de nos jeunes pensent ainsi ? Parce qu’ils ont leur propre système de communication par réseaux sociaux, qu’ils sont branchés en permanence sur le monde, que ce qu’on leur montre est toujours le côté parfait de la vie des autres et parce qu’ils ne se font rien présenter d’intéressant, à leurs yeux, de ce qui est tout près d’eux.

La mission d’un média communautaire est justement d’animer son milieu et, ainsi, de contribuer à la qualité de vie des citoyens. Seulement, avec un journal papier, cela devient un défi de rejoindre les jeunes. Il faut donc être présent sur le web et, encore mieux, sur des réseaux sociaux comme Facebook et Instagram. Cela ne suffit pas. Il faut avoir du contenu qui intéresse les jeunes, le publier rapidement et le changer fréquemment; tout cela en ajoutant des commentaires et en étant prêt à discuter avec nos amis virtuels. Il faut utiliser du visuel dynamique (vidéos, photos) et avoir une présentation attrayante, tactile et interactive. Pour les lecteurs jeunes, le journal papier devient un complément, et encore.

Le Papotin est déjà l’un des journaux communautaires les plus dynamiques grâce au papotin.com, à sa page Facebook et à son nouveau look papier. Des collaborateurs, comme notre école primaire ou la cité-école, rédigent des articles qui interpellent les jeunes ou parlent d’eux. Tout cela, souvent, grâce à des bénévoles comme notre président, Onil, ou Véronique, de la maison des jeunes. Ce n’est malheureusement pas suffisant. Nous devons faire plus pour les rejoindre et les intéresser véritablement.

Le conseil d’administration du Papotin est en réflexion sur cet important enjeu. Nous avons beaucoup de volonté, mais il faut conjuguer avec la disponibilité des bénévoles et notre budget. Il faut également nous assurer que, si nous mettons en place un projet, nous serons capables de le poursuivre dans le temps. Si vous avez des idées à nous soumettre, n’hésitez surtout pas à nous contacter. Si vous êtes un jeune en âge ou en esprit, peut-être aurez-vous une connaissance plus fine des meilleurs changements à mettre en place. Cela ne vous engage pas à vous impliquer dans la durée.

Le Papotin ne veut plus entendre des phrases comme celle-ci :  « Mes chums sont presque tous partis à Sherbrooke. » Avec le covoiturage, Transport collectif du Haut-Saint-François et la ligne verte minibus, c’est très possible de demeurer ici tout en allant au cégep ou à l’université. C’est donc aussi possible de vivre ici et de travailler à l’extérieur. Mais cela, on ne le fait que si on est bien chez nous !