Bla bla de cirocnstances

Marc Simard, Le Mouton NOIR, Rimouski,mai-juin 2020

Mi-mars, la sentence tombe : les commerces, plusieurs entreprises et industries, les écoles, les bureaux de toutes sortes ferment leurs portes. Avec un budget annuel surtout basé sur la vente de publicité, Le Mouton Noir se questionne : nos clients habituels n’achèteront certainement pas d’espace publicitaire dans le numéro de mai-juin… ni dans les numéros suivants. De plus, la moitié de notre subvention annuelle au fonctionnement qui vient du ministère de la Culture doit seulement être versée en juillet ou en août. (En raison de la situation, Québec a heureusement devancé ses versements.)

Si vous lisez ces lignes, c’est que le conseil d’administration et le rédacteur en chef que je suis ont pris le taureau par les cornes et ont décidé de publier un numéro malgré tout. Nous estimons que c’est le mandat du Mouton d’informer et de donner la parole
aux citoyens et aux citoyennes dans les moments les plus incertains. La presse est un service essentiel, selon notre mascotte nationale, François Legault. Pour une fois, il a raison.

Il aurait été distrayant pour ce numéro de trouver des sujets qui nous feraient oublier la COVID-19.
Mais, comme Le Mouton doit jouer son rôle de chien de garde, nous avons décidé d’en parler et de tenter de dévoiler les faces cachées
de cette crise mondiale. Comme on le sait, la plupart des citoyens sont déstabilisés, mais les élites, les élus et autres pantins néo-libéraux capitalistes ont réussi à se tirer d’affaire. Même à mieux réussir qu’en temps normal. Il fallait dénoncer et informer !

 

Petites municipalités

Une bonne nouvelle dans la tourmente : le journal a reçu une subvention fédérale pour embaucher un journaliste, Rémy
Bourdillon, qui sera affecté aux petites localités du Bas-Saint- Laurent et de la Gaspésie. Au moment où les grands journaux
et organes de presse désertent les régions, Le Mouton Noir ira dans les villages et nous pourrons faire paraître, essentiellement sur la plateforme Web, en moyenne quatre articles par semaine. Le journal couvrira ainsi l’actualité politique, économique, sociale et culturelle de petites municipalités, qui passe souvent sous silence dans d’autres médias.

 

25 ans

Vous savez peut-être que Le Mouton Noir se prépare depuis des semaines à célébrer son 25e anniversaire en conviant tous ses amis et amies à un grand party qui devait se tenir le 30 mai. L’événement est évidemment reporté. Si la situation le permet, nous célébrerons cet automne. L’heure ne sera peut-être pas encore tout à fait à la fête, mais l’événement ne sera pas que réjouissances. Nous tenons à souligner un exploit : celui de maintenir en vie depuis 25 ans un journal indépendant en format papier. Nous voulons absolument remercier et célébrer les centaines d’artisans bénévoles qui ont « fait » Le Mouton Noir, de même que ceux et celles qui y ont écrit et qui continuent généreusement de le faire. Vous nous le rappelez  régulièrement, nous sommes essentiels dans le paysage actuel. Plus que nécessaire par temps gris.

P.-S. Nous avons opté pour l’utilisation du plus grand nombre de pages en noir et blanc possible. Question d’économiser en ces temps fous. Mais aussi pour faire notre effort socioenvironnemental. Notez aussi la page frontispice. Un clin d’oeil aux  premières pages des
journaux en temps de pandémie ou de guerre dans les années 1940, notamment.