Sylvie Dupont, Contact, Témiscaming, le 24 février 2010
Jill Moore, une jeune autochtone de la Première Nation d’Eagle Village, vient tout juste de vivre une expérience incroyable qu’elle chérira pour longtemps dans ses souvenirs. Elle faisait partie des 320 autochtones de toutes les provinces et territoires canadiens à avoir été sélectionnés pour prendre par aux cérémonies d’ouverture des Olympiques de Vancouver. Le groupe était composé de 92 jeunes hommes et de 228 jeunes femmes âgés entre 19 et 29 ans qui provenaient de différentes nations autochtones.
La présence autochtone en sol canadien figurait au premier plan des cérémonies d’ouvertures des Jeux de Vancouver et ces jeunes gens étaient très fiers de présenter leur culture au monde entier par leurs danses, leurs chants, et leurs « drumers » traditionnels. « J’étais si fière de représenter ma nation et de voir tous ses athlètes et ces gens qui nous sourient, nous envoyaient la main et qui étaient tous tellement sympathiques avec nous « a raconté Jill encore sous l’émerveillement.
Pour avoir la chance d’être sélectionnée, la jeune femme devait présenter sa candidature avant le fin août 2009 : « je devais rencontrer les exigences, être impliquée dans ma communauté et porter la robe traditionnelle. J’ai appris par courriel le 1er novembre que je participerais aux cérémonies. J’étais tellement excitée, je courais partout dans la maison », a-t-elle reconnu.
Les participants aux cérémonies résidaient tous à Squamish Village, une réserve autochtone nichée au creux des Montagnes Rocheuses entre Vancouver et Whistler : « J’étais logée dans un grand chalet où j’occupais une chambre avec onze autres filles. Le paysage était à couper le souffle. C’était tellement beau la vue qu’on avait en se levant le matin ».
Toutefois, elle n’a pas eu beaucoup de temps libre durant son séjour qui a duré du 30 janvier au 14 février dernier : « Tout ce qu’on faisait était cédulé, incluant les repas et les huit heures de pratique par jour pour les danses traditionnelles. On se déplaçait en autobus, toujours accompagnés d’un responsable des Olympiques. On n’avait accès ni au téléphone ni à internet car il fallait garder le plus grand secret sur ce qui allait se passer durant les cérémonies », a déclaré Jill.
Cependant, elle a eu la chance d’être sur la même scène que Brian Adams, Nelly Furtado et Crystal Shawanda, une jeune chanteuse country autochtone très populaire : « J’ai aussi rencontré la mère de Carey Price mais j’ai été un peu surprise car je ne savais même pas qu’il était autochtone, et des athlètes de la Tchécoslovaquie, je crois. Pendant les cérémonies d’ouverture, j’étais vraiment chanceuse car je me trouvais tout près de l’endroit d’où les athlètes sortaient pour entrer dans le stade. Ils étaient tous souriants et nous prenaient en photos ». Étant donné qu’elle devait garder le secret, personne ne s’est rendu compte qu’elle devait garder le secret, personne ne s’est rendu compte qu’elle apparaissait souvent au petit écran pendant la présentation des athlètes. De plus, il leur était interdit de prendre des photos durant les cérémonies.
Ce que Jill a le plus appris de cette expérience est relié à ses origines amérindiennes : « Nous étions de cultures autochtones différentes mais en même temps nous étions tous si semblables. C’était un sentiment indescriptible d’être les 320 tous ensemble sur la même scène. C’est un honneur d’avoir fait partie de ce groupe. J’ai beaucoup appris grâce à eux sur ma culture et sur moi-même ».