Sébastien Lacroix, L’annonceur, Pierreville, le 21 avril 2010
Un nommé Rouillard de Piereville est sur le point de passer à l’histoire : Frédéric, qui fait l’Expédition DanActive Groenland Côté à Coté avec Catherine Fortier, laquelle tente de devenir la première Québécoise à traverser le Groenland d’ouest en est.
Pendant 30 jours, sous des températures ne dépassent pas le point de congélation et des vents constants de 30 à 80 km/h, ils tenteront de franchir, en ski de fond nordique, les 575 kilomètres qui séparent Kangerlussuaq de Tasiilaq…
Leur traversée devait s’amorcer aujourd’hui, après avoir été retardée par l’irruption volcanique en Islande qui a cloué au sol les avions dans plusieurs aéroports européens, où ils devaient faire escale.
S’ils sont en autonomie complète tout au long de leur aventure, Catherine et Frédéric, qui doivent tirer un traîneau pesant environ 100 livres pour transporter leur matériel de camping, sont tout de même soutenus par une équipe composée de Dr Éric Sicard, Normand Brown et Luc Poulette, trois passionnés de plein air qui sont basés à Montréal et qui les accompagnent grâce à la technologie.
En cas d’urgence, ils peuvent même communiquer avec eux et installer leur balise pour recevoir les secours d’un hélicoptère dans un maximum de cinq jours. Ils doivent aussi prendre des photos et donner des nouvelles de leur périple sur le site Internet www. Groenlandcoteacote.ca.
Pour nous deux touristes extrêmes, la traversée du Groenland est l’aboutissement d’un projet amorcé il y a un an et demi au cours duquel ils ont pris part à un entraînement physique intensif, dont un séjour à Iqualit, sur l’île de Baffin, au Nunavut, et une expédition de 100 km en sept jours au lac Abitbi.
Feuille de route
Pour Rouillard et Forcier, le Groenland s’ajoute à une feuille de route impressionnante en matière d’expédition, dont la traversée de la Chaîne présidentielle américaine en une journée, où ils se sont connus.
Frédéric a déjà traversé la Corse, La Gaspésie, fait une multitude d’expéditions hivernales dans les Adriondacks et les Montagnes Blanches, atteint des sommets tels que le Cotopaxi 95 897 m) en Équateur, le Kilimandjaro (5 896 m) et le Meru (4 566 m) en Tanzanie et plus de faire le Tour de la Cordillère de Huayhuash au Pérou, pour ne nommer que ceux-là.
Catherine a quant à elle fait les marathons de Paris, Médoc, Prague et Philadelphie, traversée l’Europe de l’Est et Terre-Neuve en vélo, en plus des Laurentides en ski fonds nordique. Elle a aussi réalisé l’ascension de plusieurs glaciers dans l’Ouest canadien, en plus d’escalader le Mont Aconcagua (6 969 m) notamment.
Pourquoi le Groenland ?
« Avec la couverture médiatique croissante sur les réchauffements climatiques, l’intérêt pour les zones polaires s’accentue. Du point de vue sportif, le Groenland est reconnu comme le meilleur terrain de préparation pour réussir une expédition en Antartique. IL représente un défi de taille un peu commun où les connaissances techniques, l’adaptation è un milieu hostile, la persévérance et l’endurance face au froid et au vent sont nécessaires pour la survie », ont-ils fait savoir.
Selon les recherches qu’ils ont menées, très peu de Québécois ont réussi à traverser le Groenland en autonomie.
Pourquoi en avril ? Parce que c’est cette période de l’année qui est la plus propice à la traversée du Groenland, puisque la température varie entre – 20 ° C et – 40 ° C. L’altitude, rappelons-le, varie entre 1 800 et 2 300 mètres.
Si les deux aventuriers ne devraient pas rencontrer d’ours polaire sur la calotte glaciaire, toutefois, les dangers qui les guettent sont les crevasses qui peuvent s’être formées dans la calotte ainsi que les vents Pittarks, qui sont présents principalement sur la côté est, notamment près de Tassilaq, le point final de l’expédition.