Innovation sociale en territoire rural : Les lignes directrices du rapport préliminaire

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 25 mai 2011

Comment mettre en synergie les intervenants autour d'une idée, comment trouver le « porteur de ballon » qui mobilisera les promoteurs, les spécialistes et le monde municipal pour mettre en action les idées ? Voilà autant de questions abordées lors de la présentation de l'étude préliminaire sur les innovations sociales en territoire rural (ISTR).

Plus de 35 représentants des municipalités et des organismes de développement de la MRC du Haut-Saint-François se sont rencontrés à la Ruée vers Gould pour prendre, connaissance du rapport préliminaire déposé par l'équipe de recherche sur les innovations sociales territoriales effectuées par le département de service social de l'Université de Sherbrooke (UdeS).

Jacques Caillouette, professeur au département de service social de l'Université de Sherbrooke, a défini les grandes lignes de la recherche. « Après une quinzaine d'années d'évolution dans les politiques sociales, on a senti une grande différence de comportement, dont celle d'une plus grande convergence des efforts déployé~ dans les milieux, ruraux, entre autres, pour donner plus de pouvoir aux gens des territoires ruraux », spécifiait-il.

Lui et son équipe ont remarqué une meilleure synergie, un accroissement du pouvoir décisionnel dans les territoires terriens. Ils reconnaissaient aussi, un mouvement de citoyens qui favorisait l'économie sociale. Les coopératives de solidarité en sont un exemple. « Elles drainent et structurent une économie sociale qui fait preuve d’une participation citoyenne. On en voit beaucoup en milieux sociaux dévitalisés », a-t-il ajouté. Le groupe a jeté un regard sur l'implication du programme du Pacte rural dans les MRC estriennes.

« Anciennement, on avait tendance à embaucher des spécialistes. Maintenant, on va croiser expertise spécialisée et participation citoyenne pour en arriver à des résultats différents. Les citoyens deviennent parties prenantes de la réalisation des projets. Lors de cette journée de consultation, nous voulons vérifier si notre théorie correspond à la pratique pour en arriver à dépasser les contraintes structurelles ». C'est ce que le chercheur a posé comme point de départ pour les discussions.

En assemble plénière, on a conclu que déjà, malgré bien des obstacles, une « société de développement » existait et qu'elle était formée des citoyens et d'élus qui assurent un lien entre les municipalités et les projets. Restent malgré tout trois défis à relever pour améliorer les relations constructives entre toutes les personnes intéressées.

Le premier consiste à faire converger toutes les forces vives du milieu pour en arriver à une direction collective « proactive » plutôt qu'une autre « gouvernante » qui dirigerait de haut les destinées de la communauté.

En deuxième lieu, il a été souhaité que s'établisse une meilleure cohésion entre les intervenants, promoteurs ou experts, représentants ou exécutants. Ce faisant, la synergie mobiliserait les gens plutôt que de perpétuer le rapport experts/porteurs de projets.

Enfin, et ce fut unanime, il faut trouver le moyen d'intégrer dans le processus, la société civile. La population doit se faire entendre des élus et ces derniers doivent porter l'idée discutée en fonction de ses attentes. « Les agents (experts et chercheurs) ont le nez collé dans la vitre et cette rencontre nous permet de le décoller », a fait remarquer un intervenant.
 

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