Un bonnet pour la paix

Marie-Josée Cusson, L’Écho de Cantley, Cantley, février 2016

Une maille à la fois, nous attirons la paix avec la paix. Les réfugiés qui font de l’Outaouais leur nouvelle terre d’accueil peuvent avoir l’esprit tranquille, car la population de la région les accueille à bras ouverts, les mains pleines de tricots et le sourire aux lèvres.

Tricoter, c’est mettre un peu de soi dans une œuvre que l’on crée de ses mains, pendant de longues heures, dans un silence méditatif ou au milieu du brouhaha quotidien, seule ou entre amies. C’est un art qui se transmet depuis des générations de mère en fille, entre voisines ou dans le cadre de cours.

 

Depuis deux mois, le projet

 

Un bonnet pour la paix incite les tricoteuses de la région à participer à un grand effort collectif en confectionnant toutes sortes d’articles de laine qui sont par la suite remis en mains propres aux familles de réfugiés syriens qui viennent s’installer dans la région, afin de leur souhaiter la bienvenue dans leur nouveau pays. Nous voulons qu’ils sachent que, sans prétendre comprendre les épreuves qu’ils ont dû traverser, nous sommes compatissants et prêts à leur tendre la main s’ils ont besoin de nous. C’est ainsi que le don de cadeaux faits à la main par des membres de la collectivité prend tout son sens : ils symbolisent notre main tendue et notre empressement à bien les accueillir, en laissant de côté toutes nos craintes parfois irrationnelles, et ils permettent d’amorcer une relation d’amitié entre citoyens.

À ce jour, nous avons recueilli plus de 1 400 tricots – de nombreux bonnets et foulards de toutes les couleurs, mais aussi des gilets, des mitaines, des pantoufles et des couvertures qui rivalisent de beauté. Les tricoteuses de l’Outaouais brillent par leur ardeur et leur savoir-faire!

Nous avons commencé à remettre de jolis paquets cadeaux aux familles de réfugiés grâce à un partenariat que nous avons établi avec Accueil- Parrainage Outaouais, lieu de passage obligatoire de tous les réfugiés parrainés par l’État qui s’installent dans la région. Chaque fois, c’est avec un certain étonnement, mais beaucoup de joie que les familles acceptent nos cadeaux. Quand nous leur souhaitons la bienvenue dans notre région aux mille attraits et bonne chance pour la suite des choses, nous sentons que nous avons semé une minuscule graine de fraternité. Ce petit geste que nous posons – celui de toutes les tricoteuses qui, maille après maille, confectionnent avec doigté un bel objet qui est certainement empreint d’une âme – peut paraître futile et passer inaperçu pour la majorité des gens, mais il est capital.

Car ce petit geste permettra peut-être de soulager quelque peu ces nouveaux arrivants du lourd fardeau qu’ils transportent depuis qu’ils ont quitté douloureusement leur terre natale, au Moyen-Orient, et de leur insuffler l’espoir d’une vie convenable dans une société ouverte et bienveillante.

Pour en savoir plus : www.facebook.com/unbonnetpourlapaix/ ou bonnetpourlapaix@gmail.com

 

classé sous : Non classé