Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 11 novembre 2015
Une première rencontre informative publique concernant le projet d’usine de traitement des eaux usées d’Eagle Village avait lieu dans la soirée du 3 novembre à la salle municipale de Kipawa. Deux invités de la municipalité de Laverlochère, soit le maire Daniel Barrette et l’inspecteur municipal Dominique Rivet, ont rencontré la douzaine de personnes présentes à la réunion pour discuter des installations de leur municipalité, qui sont semblables à celles qui seront construites sur les rives du lac du Moulin. Ils ont aussi répondu aux questions des citoyens. Le maire de Kipawa, Norman Young, et la directrice générale, Danielle Gravelle, ont également assisté à la rencontre. Aucun représentant de la Première Nation Kebaowek n’était présent.
Le maire Young a commencé la soirée par la présentation de ses deux invités spéciaux, expliquant qu’il a déjà visité les installations sanitaires de Laverlochère à deux reprises. Il n’a pas été en mesure de donner tous les détails concernant les futures installations d’Eagle Village, compte tenu que l’ingénieur du projet était absent. M. Barrette a ensuite pris la parole, faisant un retour en arrière sur la situation de sa municipalité avant la construction de l’usine à la fin des années 90: «Avant, nos égouts aboutissaient dans un bassin. Les matières solides étaient récupérées mais tout le reste était déversé dans la rivière à la Loutre», expliquait-il, sans oublier de mentionner l’usine laitière de Parmalat qui opère dans la municipalité et qui rejetait aussi des produits dans la nature à l’époque.
«Nous avions des pressions de la part du ministère de l’Environnement pour construire des bassins de sédimentation». Le système actuel de Laverlochère comprend trois bassins pour le traitement des eaux, dont celles provenant de Parmalat. Un quatrième réservoir sert à entreposer les boues traitées et séchées. Est-ce que les bassins dégagent des odeurs nauséabondes susceptibles de déranger la population ? Le maire Barrette a répondu que non : « La principale nuisance que nous avons eue était le bruit provenant du système de ventilation, qui a été corrigé depuis. Il n’y a aucun problème d’odeur. De plus, on nous avait dit au départ qu’il faudrait vider les bassins à tous les deux ou trois ans.
Finalement, il n’a été nécessaire de le faire qu’une seule fois en quinze ans». L’inspecteur Rivet a ensuite abordé le fonctionnement du système et les procédures à suivre pour assurer son bon fonctionnement : «La plus grosse partie de la décomposition de la matière se déroule dans le premier bassin. Dans le troisième bassin, il ne reste presque seulement que de la boue. Nous surveillons la matière en suspension et le taux de phosphore, que nous pouvons corriger avec des produits chimiques. Il faut aussi surveiller la demande biologique en oxygène, nécessaire à la survie des bactéries qui décomposent la matière organique. Nous mesurons l’oxygène chaque jour et nous prélevons des échantillons aux deux semaines». Selon M. Rivet, les boues accumulées dans le bassin d’entreposage sont analysées pour déterminer si elles peuvent être utilisées pour fertiliser les terres agricoles ou si elles doivent être incinérées. Environ 600 mètres cubes d’eaux usées sont traitées chaque jour dans l’usine de Laverlochère.
Les citoyens ont posé beaucoup de questions, manifestant leurs inquiétudes en cas de déversement. M. Rivet s’est montré rassurant ; «S’il y a un débordement, il se produira à la station de pompage. Les bassins ne débordent jamais». Il a ensuite rappelé que le système a la capacité de traiter les eaux usées de 400 résidences, ce qui sera amplement suffisant pour desservir les quelques 300 résidences d’Eagle Village et de Kipawa. Rappelons que le projet ne devrait nécessiter que deux bassins. «De plus, tout débordement qui dure plus de huit minutes et la cause doivent être signalés au ministère», ajoutait l’inspecteur.
Pour ce qui est des bactéries, M. Rivet a indiqué qu’elles sont presque toutes mortes à la fin du processus, car il n’y a plus d’oxygène dans le troisième bassin. À la sortie de la station de pompage, environ 98% des coliformes fécaux ont été éliminés par les bactéries. «Est-ce la solution idéale ? Je ne saurais le dire. Par contre, c’est beaucoup mieux que ce que l’on faisait avant», terminait le maire Barrette.
Le maire Young a conclu en indiquant qu’il y aurait une autre rencontre ultérieurement avec l’ingénieur du projet. Aucune date n’est déterminée pour le moment.