Marjolaine Jolicoeur, L'Horizon, MRC des Basques, octobre 2015
Producteur agricole, maire pendant une dizaine d’années, fondateur de la Coop Agriscar, président du Club de l’Âge d’Or, commissaire d’école, Julien Roussel de Saint-Éloi a été un homme occupé dans sa vie. Sa feuille de route est longue : la liste des organismes où il a été président ou directeur prendrait plusieurs pages !
« Je suis jamais fatigué, j’ai jamais connu cela la fatigue dans ma vie », se souvient l’octogénaire qui habite maintenant la résidence Mon chez-nous. Toujours actif, il sort tous les jours faire sa marche, prendre un café à Trois-Pistoles. Il aime jouer aux cartes et danser. « Avec ma femme, on allait danser trois ou quatre fois par semaine. »
Mais maintenant que sa femme Bernadette est décédée, ce n’est plus pareil. « Elle est partieil y a deux ans, j’étais habitué de danser avec elle, on s’était mariésen 1954 ». Le couple a eu six enfants, ayant d’abord une entreprise laitière puis une de céréales et de pommes de terre.
De l’ouvrage en masse
M. Roussel vient d’une famille de treize enfants où « l’on travaillait en masse ». Il a commencé à bûcher à 14 ans, en sciant du bois au godendard et à la sciotte.
Son père, assez à l’aise financièrement, avait une ferme laitière mais vendait aussi du bois à tout le village de Saint-Éloi. Une corde de bois s’achetait pour 4 $. « Quand mon père a monté cela à 5 $, il a manqué se faire tuer, le monde était pas content, certains ont arrêté d’acheter son bois ! »
À cause de ses nombreuses fermes, Saint-Éloi était un village prospère dans ce temps-là « le plus riche du comté », précise M. Roussel bien au fait de la situation agricole puisqu’il y a 37 ans, il a fondé la Coop Agriscar. À cette époque, toutes les municipalités avaient leur propre coopérative agricole, une vingtaine d’entres elles fusionnèrent sous la même bannière.
Des patates en masse
M. Roussel a vendu son entreprise de pommes de terre à ses garçons, voilà plusieurs années. Sur leurs 80 acres de pommes de terre, la récolte se fait à la fin de septembre, pendant deux semaines. « Je vais aller les aider un peu dans l’entrepôt, la récolte va être bonne cette année ! », lance avec enthousiasme l’infatigable M. Roussel.