Guillaume Rosier, Le Trait d'union du Nord, Fermont, le 17 juin 2015
Auparavant, les Fermontois se rendaient au Labrador pour prendre part au Relais pour la vie, qui permet d'amasser des fonds pour la Société canadienne du cancer. L'année 2015 marque un tournant. Pour la première fois, l'évènement a été organisé à Fermont. Dans la nuit du 6 au 7, la communauté a fait preuve d'un formidable élan de solidarité qui restera gravé dans les annales.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 16 équipes rassemblant 176 marcheurs, 575 luminaires allumés et plus de 40 000 dollars de dons recueillis. Indéniablement, cette première édition du Relais pour la vie a été un succès sur toute la ligne. Que d'émotion lorsque la communauté fermontoise s'est élancée sur la piste d'athlétisme à la suite des « porteurs d'espoir », ces vaillants combattants du cancer, au nombre d'une vingtaine. Après un premier tour, les équipes participantes ont entamé la longue marche à 19 h. Elle s'est terminée 12 heures plus tard, après d'innombrables tours de pistes.
Soutenir la recherche
Le Relais pour la vie est organisé par de nombreuses communautés à travers le pays. L'objectif est d'amasser des fonds afin de poursuivre la recherche sur le cancer et de soutenir les Canadiens touchés par la maladie.
Les participants au Relais forment des équipes d'environ 10 personnes. Chaque équipe doit amasser un montant de 1000 dollars. Avant l'évènement, des luminaires sont vendus au cout unitaire de 5 dollars. Aussi, des entreprises peuvent apporter une contribution financière à n'importe quel moment. Le jour J, après le tour des « porteurs d'espoir », les participants se relayent sur la piste toute la nuit, car « le cancer ne dort jamais ». Chaque équipe s'assure d'avoir toujours au moins un de ses membres sur la piste. Les bougies sont allumées en mémoire des proches disparus ou en l'honneur de ceux qui combattent la maladie.
Soutien de la communauté
Pendant 10 ans, les Fermontois ont pris part au Relais pour la vie organisé à Labrador City. Depuis un moment déjà, plusieurs commençaient à rêver d'une édition se déroulant « à la maison », à Fermont.
Monique Cassista, technologue en radiologie au centre de santé, est une habituée de l'évènement. Elle n'a pas raté une seule édition. Ayant perdu des proches atteints du cancer, la cause lui tient à cœur. Au fil des ans, elle est devenue une figure du Relais, au côté de pionnières comme Diane Horth ou Louise Savard. Cette année, elle réalise que pour des raisons d'ordre professionnel, elle ne pourra pas se rendre au Labrador. « Lorsque je m'en suis rendu compte, plusieurs personnes m'ont dit qu'il était peut-être temps d'organiser le Relais pour la vie à Fermont. Il est vrai qu'à Labrador City, on commençait à plafonner. On avait toujours le même noyau dur de 6 ou 7 équipes », raconte-t-elle.
Mme Cassista ajoute : « On avait pris le pouls de la population pour être sûr que l'évènement pouvait fonctionner à Fermont. Les gens nous disaient que si on le faisait, ils embarqueraient. » La population a tenu parole, et au-delà de toute espérance. En moins de deux mois, avec le concours de nombreux bénévoles motivés, tout était prêt. De nombreuses équipes ont été formées : Métallos, minière, garderie, pompiers, ambulanciers, centre de santé, Maison d'aide et d'hébergement, école… Plusieurs entreprises ont apporté leur soutien financier et un nombre record de luminaires ont été vendus.
Lever de soleil et espoir
Malgré des températures négatives, le moral a été au plus haut lors de l'évènement. Les participants se sont relayés toute la nuit, sous les encouragements répétés de l'animateur Karl Gagné-Côté. « Lorsque l'on marche, on pense à tous ceux qui nous ont quittés. On pense également à ceux qui continuent la lutte. On se dit qu'il faut que ça marche, il faut que la recherche avance », raconte Monique Cassista.
Après avoir marché (ou couru) sur un parcours illuminé de centaines de bougies, lueurs d'espoir dans l'obscurité, les participants ont été ragaillardis par la vue d'un magnifique lever de soleil, symbole de victoire et de vie. À 7 h du matin, malgré les traits tirés, chacun affichait un beau sourire.
« Je suis fière de ma communauté », conclut Mme Cassista, qui remercie toutes celles et ceux qui ont pris part ou ont soutenu l'évènement. Rendez-vous est déjà donné pour une nouvelle édition, l'an prochain.