Rachel Garber, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 22 avril 2015
Ils dansent à claquettes sur la musique du piano et du violon. Chantant et riant. Applaudissant ensuite et célébrant joyeusement devant la caméra qui pivote, jubilant sur son trépied.
La scène se passait il y a deux semaines au Centre d'apprentissage communautaire Eaton Valley, ou CLC, à la petite école anglaise Pope Memorial de Bury. Ils forment un groupe de sept étudiants de 3e à la 6e année et dix adultes membres de la chorale francophone de l'église St-Raphaël de Bury. Ils viennent juste de terminer un enregistrement vidéo de La petite suite québécoise.
La suite est un pot-pourri de chansons dites «classiques» du Québec, favorites de tout temps, disait Mme Marla Williams. « Des chansons de Gilles Vigneault et Michel Rivard, par exemple. Pic-bois par Beau Dommage. À la claire fontaine. Et plus. » Les arrangements musicaux étaient de Fannie Gaudette. Elle est directrice du Bishop's University Singers.
Mme Williams est la coordonnatrice québécoise pour l'organisme à but non lucratif, Canadian Parents for French, ou CPF. Il s'agit d'un réseau de bénévoles qui se dévouent à la promotion et à la création d'occasions d'apprentissage du français comme langue seconde pour les jeunes du Canada.
La scène qui se déroule à Bury se répète dans dix autres communautés à travers le Québec. Les autres participants estriens sont le CLC de Magog, la Sherbrooke Elementary School et la Bishop's University Singers. Toutes réunies, plus de 400 voix formeront une gigantesque chorale virtuelle, toutes chantant La petite suite québécoise et supportées par un groupe de musiciens.
Rencontrons les musiciens. Chantal Gosselin voyage autour de la province, apportant la touche finale aux chœurs et filmant chaque performance. Fannie Gaudette joue du piano. Alexandre Cattaneo joue de la mandoline et de la guitare à pédale et à cordes d'acier. Sebastien Hinse, les percussions. Dominique Massicotte, la guitare. Jonathan Moorman, le violon et Mathieu Tarlo, la double basse. L'ingénieur du son, Larry O'Malley, fait le mixage de tous ces sons et crée le concert virtuel à large échelle. À la fin mars, vous le trouverez sur le site web du CPF, www.cpf.ca.
Mme Williams disait que plusieurs buts sont visés dans ce projet. Aider les anglophones à apprendre le français et la musique québécoise, de manière amusante. Pour les aider à rejoindre leurs communautés locales. Et leur donner la chance de se contacter l'un l'autre, parce que leurs communautés sont tellement éparpillées. « Alors par ce projet, les enfants des Îles de la Madeleine vont être capables de voir les enfants de Montréal, et les enfants de la Gaspésie. »
À Bury, l'organisatrice principale était Mme Kim Fessenden, coordonnatrice du CLC. Elle a assuré la liaison avec le CPF. Elle a trouvé Martine Brault de Bury qui s'est portée bénévole pour conduire le chœur d'enfants durant les pratiques, deux fois par semaine pour environ six semaines. Elle a recruté les étudiants. « Ils sont depuis dédiés et engagés », disait-elle. « Ils sont venus à chaque répétition. Et ils ont eu beaucoup de plaisir. »
Et Mme Fessenden a contacté Mme Lisette Roy, directrice de la chorale St-Raphaël. « Et ils sont venus, ils sont merveilleux, ils sont énergiques, enthousiastes et amusants. Nous avons pratiqué séparément la plupart du temps et ensuite pour trois pratiques ensemble, plus aujourd'hui. Je pense que ça s'est bien, très bien déroulé. »
Mme Fessenden surfe sur la vague et regarde en avant. « Chantal et moi étions justement en train de parler de projets, alors restez branchés jusqu'à cet automne et nous verrons ce que nous pouvons faire. »