L’un des plus gros garages d’autobus urbains au Québec est dans Ahuntsic

Alain Martineau,
Journaldesvoisins.com,
Ahuntsic, février 2015

Chaque autobus de notre réseau de transport en commun est suivi à la lettre durant toute sa vie utile. Le personnel qui dorlote ces autobus de la Société de transport de Montréal (STM) se trouve au Centre de transport Legendre, qui est situé dans notre arrondissement.

Il s’agit du plus important des neuf garages de l’entreprise et de l’un des plus gros au Québec. Des ateliers ou sections pour l’entretien, les pneus, la carrosserie, la peinture, la fibre de verre, le lavage, etc. : tout s’y trouve pour veiller au bon fonctionnement et à l’esthétique de chaque autobus appelé à prendre la route sur le réseau, parfois pour plus de 24 heures, sans arrêt. Et que dire de la planification des horaires, ceux des autobus jumelés aux chauffeurs.

 

Longue histoire

 

Il y a plus de 40 ans, le garage Legendre (dans le quadrilatère formé des rues Legendre, Chabanel et Saint-Laurent, et du parc Henri-Julien) était construit pour répondre aux besoins grandissants en matière de transport en commun. Le garage Villeray, situé juste au sud (mais au nord de la métropolitaine) ne suffisait plus à la tâche. Construit après la Deuxième Guerre mondiale, il est devenu un atelier à partir de 1974, toujours pour les besoins de la STM.

Le nouveau bâtiment et les terrains adjacents, dont les garages construits en béton, pouvaient maintenant accueillir 250 autobus, les traditionnels « 40 pieds ». Mais, évolution oblige, l’arrivée des autobus articulés, qui accueillent deux fois plus de passagers, a forcé les autorités à agrandir l’établissement il y a cinq ans. Maintenant, ce sont 320 autobus qui peuvent transiter par le Centre dont plus de 200 articulés, afin d’être prêts à transporter les nombreux usagers.

 

Mandat complexe

 

Le mandat pour toute l’équipe (900 employés, dont 500 chauffeurs) ne semble pas de tout repos. Élie Karam, le Surintendant exploitation du Centre de transport Legendre, reconnaît d’emblée la complexité du travail, notamment pour la préparation des horaires des chauffeurs, avec les importantes heures de pointe, divisées en deux, et le travail d’entretien.

« Nous sommes divisés par circuits, indique M. Karam, donnant l’exemple du long trajet du circuit est-ouest 121 (sur Sauvé et Côte- Vertu) ou le circuit nord-sud 139 (Pie-IX). Nous couvrons beaucoupde kilomètres, on se promène pas mal partout. Et l’autobus n’est pas identifié à un seul circuit. Il peut changer dans la même journée », a-t-il ajouté. « On compte ainsi 250 sorties quotidiennes, a précisé M. Karam. Des autobus entrent et sortent, jour et nuit. Il y a également le ravitaillement, les problèmes à régler quand un autobus doit arrêter de prendre des passagers en raison de bris mécaniques », a-t-il mentionné. Il faut noter aussi qu’il arrive régulièrement que les chauffeurs se présentent ailleurs qu’au Centre pour prendre la relève, quelque part sur un circuit, d’un collègue ayant terminé son quart de travail.

 

Entretien rigoureux

 

Le programme d’entretien est suivi de près. Une inspection en continu est nécessaire durant toute la vie de ce lourd véhicule. « On a un système bien rôdé, dit M. Karam, avec les périodes d’inspection respectées. Il y a certes toute une gymnastique que connaissent fort bien les ouvriers. On a été les premiers à accueillir les autobus articulés à Legendre, ajoute-t-il. Il y en a plus de 200 dans la flotte. Le garage Stinson, dans l’arrondissement Saint-Laurent, accueille aussi ces autobus, afin de les prendre en charge. » À l’heure des compressions de toutes sortes, la STM peut se compter chanceuse d’avoir un parc d’autobus plutôt jeune. La moyenne d’âge des autobus est d’environ six ans et sa durée de vie dépasse souvent 15 ans. Quelque 150 travailleurs de la STM veillent à l’inspection et à l’entretien. D’autres sont à la carrosserie ou au nettoyage.

 

Petits bobos

 

Il ne faut pas oublier que Legendre a le mandat de veiller sur les nombreux véhicules de service ou camions de livraison de l’ensemble du réseau. Les températures extrêmes que l’on connaît parfois ont certes un impact sur les autobus, récents ou plus âgés, comme sur nos voitures personnelles. « On retrouve par exemple des problèmes avec les essuie-glaces, les portes gelées, le système de chauffage ou les dégivreurs », rappelle le patron de Legendre. Un bris, c’est un bris, et il faut agir rapidement. Un autre système est mis en place quand un accident a lieu », poursuit-il.

Les jours de temps glacial ont parfois un impact sérieux sur le service. Ainsi, il peut y avoir deux fois plus d’appels que d’habitude pour faire déplacer un spécialiste de l’entretien du garage à l’intersection où il y a un problème. Cela entraîne bien sur un retard sur le circuit d’autobus (des passages plus espacés), et un retard au garage avec le personnel en moins pour assurer le suivi.

 

Bon voisinage

 

L’excellente localisation du centre attire de nombreux chauffeurs qui chaque année ont la possibilité de choisir leur « lieu » de travail (le centre où ils vont récupérer leur autobus). De nombreux travailleurs demeurent dans Ahuntsic et Cartierville pour être près du Centre, qui comprend aussi un vaste stationnement pour les autos. L’accès est aussi facile pour les travailleurs de la banlieue avec les autoroutes à proximité (la Métropolitaine, la 15 et la 19).

« Oui, il y en a qui habitent non loin et qui sont dans un rayon d’un kilomètre », indique Elie Karam. Un avantage économique pour l’arrondissement. Certains se rendent à pied; nous en connaissons! Le voisinage ne se plaint pas des activités du garage ni de l’arrivée massive des gens tôt le matin. « À ma connaissance, il n’y pas eu de plaintes. On ne dérange pas », conclut le surintendant. Des gens interrogés sur la rue Henri-Julien, tout près, confirment. Il faut dire que sur cette rue très large, on interdit le transit des autobus.

 

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