Line Marcoux, Entrée libre, Sherbrooke, janvier 2015
L’Association des lutin·e·s contre l’austérité (ALCA) et le Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté ont remis conjointement des cartes de Noël à la population estrienne. Ces cartes abordent différents thèmes liés à la lutte contre la pauvreté et portent toutes le même message: se fier à la magie de Noël pour éliminer la pauvreté, c’est comme croire que l’austérité apporte santé, bonheur et prospérité.
L’ALCA et le Comité régional ont livré les cartes à Sherbrooke, Magog, Asbestos et dans différents coins de l’Estrie. Ces cartes de Noël viennent du Collectif pour un Québec sans pauvreté. Elles mettent en images cinq thèmes liés à la lutte contre la pauvreté: les inégalités socioéconomiques, les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté, les protections publiques, le salaire minimum et les services publics. C’est le regard politique porté sur ces enjeux qui a convaincu l’ALCA de se joindre au Comité régional.
«Nous avons décidé de soutenir cette action, car elle nous ramène aux enjeux politiques de la pauvreté. L’ALCA est résolument engagée dans la lutte pour l’élimination de la pauvreté. D’ailleurs, toutes les fédérations de lutin·e·s à travers le monde mènent actuellement des luttes pour l’amélioration des politiques sociales. Et au Québec, comme ailleurs, la lutte à la pauvreté est d’abord une question de volonté politique», de s’exclamer le lutin au carré rouge, le coloré porte-parole de l’ALCA.
Une volonté politique que le gouvernement du Québec n’a visiblement pas, selon le Comité régional estrien pour un Québec sans pauvreté et le Collectif pour un Québec sans pauvreté. Depuis des mois, le Comité et le Collectif dénoncent l’effet appauvrissant des six milliards de dollars de coupes que les QuébécoisEs auront à subir sur deux ans. Des coupes qui font et feront en sorte que les pauvres demeureront pauvres et que la classe moyenne s’appauvrira davantage. Par exemple, les hausses de tarifs combinées aux coupes majeures dans plusieurs services publics (compressions dans le développement régional, fusion des commissions scolaires, gel d’embauche dans la fonction publique, etc.) et dans les programmes sociaux (abolition du programme Alternative jeunesse, du Supplément pour le retour au travail, etc.), mettront à mal le filet de sécurité sociale québécois.
Si le Comité régional et le Collectif sont en accord avec le ministre Coiteux lorsqu’il affirme que la pensée magique ne suffit pas pour régler le problème des finances publiques, ils sont cependant en désaccord avec les solutions que celui-ci est en train de mettre en œuvre. À la veille du temps des Fêtes, le Québec peut se souhaiter beaucoup mieux qu’une série de mesures guidées par un parti pris idéologique. Contrairement à ce que certainEs laissent entendre, le Québec est une société riche. La Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics propose 10 milliards de dollars en solutions (www.nonauxhausses.org). Nous pouvons donc construire une société sans pauvreté, plus égalitaire et riche de tout son monde.
Au terme de la campagne, plus de 80000 estriennes et estriens et quelque 500000 personnes au Québec auront été en contact avec l’une ou l’autre des cartes du Collectif, soit par l’entremise d’activités de distribution et de porte-à-porte, soit par leur encartage ou leur impression dans différents journaux et revues dont le journal La Nouvelle.