Guillaume Rosier, Le Trait d’Union du Nord, Fermont, le 8 septembre 2014
Le mois dernier, les autorités du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador communiquaient les résultats de l'inventaire aérien de la population de caribous migrateurs du troupeau de la rivière George.
Ces résultats sont pour le moins désastreux. Alors qu'on dénombrait environ 800 000 caribous sur le territoire de la rivière George il y a vingt ans, il en resterait moins de 15 000.
L'inventaire aérien a été mené du 12 au 14 juillet, par des biologistes du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. Les communautés autochtones des deux provinces, représentées par la Table ronde autochtone sur le caribou de la péninsule de l'Ungava (TRACPU), ont participé à la planification des travaux d'inventaire. Un observateur innu faisait également partie de l'équipe.
Un désastre démographique
En 2010, la population totale était évaluée à environ 74 000 individus. En 2012, elle se situait à 27 600 individus. Avec les derniers chiffres, le déclin se poursuit inexorablement faisant craindre une disparition prochaine de la harde.
Les populations de caribous migrateurs sont connues pour être cycliques, affichant naturellement des hauts et des bas dans les effectifs d'un troupeau. La différence aujourd'hui est que l'important développement que connait le nord québécois, combiné à une capacité de chasse commerciale, sportive et autochtone beaucoup plus forte qu'auparavant, ont le potentiel d'affecter de façon déterminante le rétablissement de l'espèce alors que son effectif est au plus bas.
Enrayer le déclin
Le déclin du troupeau de la rivière George a incité les gouvernements des deux provinces concernées à mettre en place des mesures de conservation. Le Québec a interdit la chasse sportive en 2012 pour une durée indéterminée. La province de Terre-Neuve-et-Labrador a, quant à elle, imposé un moratoire de cinq ans sur la chasse à compter de 2013, lequel sera révisé après deux ans.
Au vu des résultats du dernier inventaire, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a indiqué que des mesures de gestion supplémentaires pourraient être nécessaires pour protéger le troupeau et favoriser sa pérennité à court et à long terme. Le ministère continuera le suivi biologique du troupeau en collaboration avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le programme de recherche Caribou Ungava de l'Université Laval.