Cultiver une conscience sociale

Johanne Fournier, GRAFFICI, Gaspésie, juillet 2014

Depuis plus de quatre ans, les élèves de l’école Notre-Dame-des-Neiges de Marsoui apprennent à avoir le pouce vert. Au sein même de leur programme scolaire, ils participent au projet « Jardinons à l’école ». L’idée a germé en 2010 dans la tête de Dario Jean, un conseiller municipal devenu maire. Avec la mobilisation du milieu, l’initiative a pris forme grâce à la collaboration de la municipalité de Marsoui, du comité de développement, de la Coop du Cap de La Martre, du regroupement Haute-Gaspésie en forme, de l’équipe-école Notre-Dame-des- Neiges et de ses 28 élèves de la maternelle 4 ans à la 6e année ainsi que de plusieurs parents bénévoles. L’organisme Animation Jeunesse Haute-Gaspésie est également engagé dans le projet.

Valérie Allard, de la Coop du Cap de La Martre, accompagne l’enseignante Marie-Ève Gendron dans le programme. « En avril, on commence par les semis de tomates, fines herbes et cerises de terre », décrit Mme Allard. Les élèves font le repiquage de leurs semis deux à trois fois par semaine. Une fois les plants sortis, une vente ouverte au public est organisée dans le gymnase de l’école. « L’an dernier, en une heure et demie, on avait tout vendu », se réjouit-elle.

Il n’a pas été difficile de convaincre l’enseignante d’intégrer le concept à sa démarche éducative. « Le jardinage, c’est une passion pour moi, souligne Mme Gendron en affichant un large sourire. Je retrouve donc cette passion-là dans mon travail. »

En 2013, elle a proposé d’en faire un projet entrepreneurial. Grâce à une aide financière de 700 $ provenant du programme « Défi de l’entrepreneuriat jeunesse » et des 350 $ de revenus générés par la vente de leurs 150 plants, les jeunes jardiniers disposent maintenant de ballasts à néons et d’étagères fabriquées par le maire. C’est aussi lui qui transporte le fumier et, avec sa conjointe, Anne Sohier, il a fabriqué un abri.

Pendant les vacances scolaires, le potager devient l’affaire de toute la communauté. « En juin, on transfère les plants à l’extérieur, explique l’enseignante. En juillet et août, ce sont des parents bénévoles qui viennent arroser le jardin. Même certains élèves du secondaire viennent aider. Il y a aussi des grands-parents et des membres du Club des 50 ans et plus qui s’occupent de l’arrosage, du désherbage et de la cueillette de certains légumes. » En septembre, à la rentrée scolaire, c’est la grande récolte. Avec le fruit de leur labeur, les élèves participent à quatre ateliers culinaires. « On leur montre à transformer ce qu’ils produisent », indique Valérie Allard. « On a même fait un dîner gastronomique avec pâtes au pesto, gratin de légumes, salade du jardin, muffins et croustade aux pommes et pruneaux », décrit fièrement Marie-Ève Gendron.

L'automne dernier, l’école a lancé une vidéo promotionnelle réalisée par la cinéaste Sarah L’Italien de Sainte-Anne-des-Monts. Environ 80 personnes ont pris part à l’activité où ont été servis les produits transformés par les jeunes horticulteurs : croustilles de pommes de terre et muffins aux carottes. La vidéo peut être visionnée sur YouTube, sous le titre « Jardinons à l’école ».

 

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