Francine Chatigny, La Quête, Québec, juin 2014
À moins qu'ils ne revendiquent – ou qu'elles ne disparaissent-, on entend rarement parler des membres des Premières Nations dans nos médias. Pourtant, ils sont partie intégrante de la société québécoise et habitent aussi les grands centres urbains. Histoire d'apprendre, ne serait-ce qu'un tout petit peu mieux, à les connaître, La Quête est allée à leur rencontre.
Innue de Pessamit, Mélissa Picard ouvre ce numéro sur les Autochtones urbains. Quitter sa communauté pour s'installer en ville ne se fait pas sans heurt, relate-t-elle. Autochtones et non-autochtones entretiennent, chacun de leurs côtés, des préjugés tenaces qui ne facilitent pas les relations. Il serait pourtant si enrichissant de laisser tomber ces barrières, dont certaines érigées sur des faussetés, pour enfin apprendre à se connaître insiste-telle.
Cette méconnaissance mutuelle se traduit également dans les petits gestes au quotidien. Dans Venir du Grand Nord, Arthur Darasse rapporte les propos de son interlocutrice, l'Inuite Annie Baron. « Chez moi, si les gens ne sourient pas, c’est qu’il y a un problème quelque part. Ici quand tu souris aux gens, ils sont persuadés que tu flirtes avec eux ». Même s'il lui arrive parfois de se demander ce qu'elle fait ici, Mme Baron ne pourrait plus se passer du Sud !
Le programme de revitalisation de la langue wendat, Projet Yawenda a vu le jour il y a sept ans. Il a fallu remonter aux archives des Jésuites des 17e et 18e siècles pour retracer ce vocabulaire perdu dans l'histoire afin que les Hurons-wendat de Wendake puissent renouer avec leur langue ancestrale. Véronik Desrochers a rencontré les artisans de cet audacieux projet. La jeunesse autochtone ne diffère pas de la jeunesse blanche. Mêmes intérêts, mêmes passe-temps. Cependant, quand ils doivent poursuivre leurs études en ville, quelques difficultés attendent les Autochtones sur les bancs d'école. Heureusement, nous apprend Jean Louis Bordeleau, des solutions sont mises en place pour faciliter le « changement de classe ».
Pouvez-vous vous imaginer naviguer entre trois paliers de gouvernement pour obtenir des soins de santé ? L'enfer, diriez- vous. Eh bien, c'est exactement ce que doivent vivre les Autochtones quand des malaises plus importants les obligent à quitter leur communauté. Survol de la question avec Lou Sauvajon. Au Cercle Maniteshkueu, broder, perler et faire des mocassins sert de prétexte pour briser l'isolement des femmes autochtones qui ont dû quitter leur communauté. Tous les mercredis, elles se rencontrent, échangent ou assistent à des conférences sur les services à leur disposition. Gabrielle Germain a passé une soirée en leur compagnie.
En juillet, des milliers de personnes convergent vers la Basilique de Sainte-Anne de Beaupré. Parmi les pèlerins, on dénombre plusieurs membres des Premières Nations. Découvrez, dans le texte de Thomas Duchaine, pourquoi ils parcourent des centaines de kilomètres pour venir à la grotte de grand-mère Ste-Anne !
Sauvage
Les chroniqueurs aiment provoquer. C'est sans doute pourquoi deux d'entre eux ont mis bien en évidence, le mot « sauvage » dans leur titre. Avant de vous indigner, prenez le temps de les lire et de saisir l’essence de leurs propos.
Pour le plaisir de lire !
Parmi les plaisirs d'être la coordonnatrice du magazine de rue de Québec, il y a celui de récolter les cadeaux du ciel, formule un peu mystico-gélatineuse pour qualifier les textes généreusement offerts par les gens de la communauté. Accueillir par téléphone, par courriel ou directement au bureau des auteurs qui ont le désir de partager leurs idées et leur talent avec les lecteurs de La Quête, est chaque fois un bonheur, voire un honneur. J'ai le privilège de lire en primeur ces bijoux de textes, mais ma plus grande joie est d'offrir à la fois une tribune aux auteurs et du bonbon aux lecteurs !