André Thibault, Le Hublot, L’Islet, juin 2014
Le Grand Sépulcre Blanc, tel est le titre du livre publié par Émile Lavoie venu s'établir à L'Islet en 1942 et décédé le 26 juillet 1965. Son livre inspiré de son voyage à bord de L'ARTIC raconte une idylle entre une belle inuit de 18 ans et un matelot de l'équipage du capitaine Bernier. Alors qu'il était en mission scientifique sur une île déserte, il entend le bruit d'un kayak accostant sur la berge. Comme l'embarcation faite en peaux de phoques menaçait de se briser entre les rochers, il accourt offrir son aide et, à sa grande surprise, il s'agit d'une jeune inuite de 18 ans d'une beauté exceptionnelle. Il apprend que son père était un capitaine de bateau francophone ayant épousé sa mère après la disparition en mer de son mari.
Ce livre très autobiographique comprend 21 chapitres et contient plusieurs anecdotes tirées de son journal de bord à titre de conseiller scientifique et météorologue. Voici en quels termes il parle du capitaine Bernier qu'il considérait comme un véritable père : « sous un visage un peu froid, luisaient des yeux intelligents et aux reflets les plus doux, nuancés d'affection paternelle. Sous des apparences rébarbatives se cachaient un cœur d'or et une sensibilité féminine. Qu'un membre de l'équipage tombât malade, malgré son travail et sa responsabilité, il s'improvisait garde-malade. Sa sensibilité se faisait jour alors, et son magnétisme personnel faisait plus pour calmer, fièvres et douleurs, que les potions du médecin. » Très érudit, ce livre est empreint de poésie et contient de précieux renseignements sur la vie des Inuits et du grand nord.
La station météorologique de la terre de Baffin porte le nom de Émile Lavoie, ce scientifique resté célèbre plus de 100 ans après son passage dans cette contrée nordique. Ici à L'Islet où il avait choisi de s'établir en 1942 jusqu'à sa mort en 1965, personne ne semble se souvenir de lui… Hélas! Nos recherches étant peu avancées, d'autres informations devraient s'ajouter au sujet de ce l'isletain énigmatique.