Gilles Gagné, GRAFFICI, Gaspésie, février 2014
À 22 ans, Jonny Arsenault réalise déjà son rêve des dernières années : il gagne sa vie avec la musique, du moins en bonne partie. Bon, il demeure encore chez ses parents et conduit un autobus scolaire deux demi-journées par semaine, mais il joue de la musique à longueur d’année, plus intensément l’été, où il fait des provisions, et un peu moins l’hiver, moment choisi pour écrire son premier disque.
Jonny Arsenault a toujours baigné dans la musique. Bambin, il voyait son père Roberto jouer avec le père de Daniel Essiambre, son batteur d’aujourd’hui. « J’ai grandi avec la musique qui jouait toujours ici. C’était toujours du rock, comme les vieux vinyles de Led Zeppelin. Mon père s’amusait à jouer par-dessus la musique. Je le regardais aller. Je faisais comme lui et il m’a montré une couple d’accords », se souvient le musicien.
À cinq ans, Jonny Arsenault chantait publiquement, à l’aréna de Nouvelle ou à l’OTJ de Saint-Omer. « Puis, j’ai eu des broches [orthodontiques] et j’ai complètement arrêté le chant, même la guitare, jusqu’à 15 ans. J’ai commencé à jouer du drum. Le père de mon batteur m’a demandé si je voulais montrer à son fils. Ça a duré 20 minutes et on a commencé à “jammer”. Cédric Falardeau est venu nous rejoindre, comme “baseman” et on s’est pogné des mini contrats, pas payés au début. Puis on a eu notre premier contrat payé à Maria […] On s’est faufilés dans un show du Maximum Blues », raconte-t-il.
Au fil des contrats, il a aussi découvert son style, le blues rock. « C’est à partir du moment où j’ai commencé à jouer la musique que j’aimais le plus que j’ai eu mes plus beaux contrats. À partir de 2012, j’ai dit aux gars : “je veux monter un show qui nous fait triper, quitte à en faire moins”. On est allés jouer à Gaspé, Québec, Rimouski. » Le nom du groupe est passé d’Armonic à Jonny Arsenault Band. « J’ai découvert, il n’y a pas si longtemps, Fred Fortin […] Ça me tentait d’écrire en français, mais ce que j’écoutais était anglais, et je me débrouille bien en anglais. Fred Fortin me montre que c’est possible de faire ce que j’aime en français. Je me suis lancé dans l’écriture. Chaque fois que j’ai une nouvelle chanson, on l’intègre au spectacle. Le but, c’est de faire un disque. Jean Guénette et Jacques Saint-Onge, du Studio Tracadièche, m’aident beaucoup. »
Il préfère ne pas prédire quand sortira le disque, « mais écrire et jouer de la musique prennent presque toute la place ».