Denyse Tremblay, Regards, Sherbrooke, décembre 2013
Elle a fait sa médecine à l’Université de Sherbrooke de 1996 à 2000, en ajoutant une spécialité en pédiatrie de 2000 à 2005. Durant son cours de médecine, elle a décidé de faire son stage en pédiatrie à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont de Montréal avec le docteur Selim Rashed, qui est devenu son mentor. N’ayant peur de rien, en 2004, elle a œuvré au Gabon, en Afrique, durant 2 mois avec l’équipe de Maisonneuve-Rosemont. Elle a suivi un cours de médecine tropicale afin de se familiariser avec les maladies infectieuses des pays en voie de développement. En 2005, elle travailla comme pédiatre au CHUS. Elle fait son certificat en anthropologie sociale et culturelle, dont la particularité est de mieux comprendre les soins de santé selon la différence de culture.
Dites-moi docteur Beaulieu, d’où vient l’idée d’implanter ce projet dans notre quartier? — « Premièrement, c’est le docteur Gilles Julien du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, qui m’a permis de me familiariser avec ce type de pratique lors de mon stage. J’ai trouvé l’idée intéressante et je voulais la développer. Par ailleurs, un groupe de citoyens de Sherbrooke souhaitait déjà l’implantation d’un centre de pédiatrie sociale. »
Pourquoi avoir choisi cette discipline? — « Je voulais me rapprocher des enfants car c’est une clientèle qui peut présenter tout un éventail de maladies et, souvent, les enfants immigrants ont accès à très peu de services en santé. C’est pour cela que la dernière année de mon stage, je suis retournée à Maisonneuve-Rosemont étudier en adoption immigration. »
Êtes-vous le seul médecin à ce centre? — « Non, il y a le docteur Francis Livernoche, lequel termine cette année sa formation et qui travaille en collaboration avec moi. Il est important d’avoir de futurs pédiatres, car il y a une grande clientèle. Il ne faut pas oublier Marie-Pier Bégin Léveillé, travailleuse sociale en intervention de quartier.»
Quand vous parlez de pédiatrie, quel est l’âge maximum? — « De la naissance jusqu’à 18 ans. Les personnes peuvent-elles utiliser la carte d’assurance-maladie? — « Bien sûr! Ce n’est pas toujours facile de soigner un enfant malade, car lorsqu’ils sont petits, ils ne peuvent pas toujours nous dire où ils ont mal. À mon avis, les enfants sont les meilleurs patients! Ils sont bien différents des adultes, car il faut apprendre à les deviner et j’aime leur spontanéité. J’ai eu un coup de cœur pour les enfants immigrants, qui m’ont charmée, ce qui n’enlève rien aux autres enfants, bien sûr. » Est-ce difficile pour un enfant immigrant de trouver un médecin de famille? — « Non, ce n’est pas plus difficile qu’un autre, et pas plus facile non plus, car il y a beaucoup d’attente pour tout le monde. »
Est-ce que la pédiatrie nécessite beaucoup d’années d’étude? — « Cinq ans d’études avec les spécialités; la médecine générale est de deux ans et tous les autres, chirurgien par exemple, c’est cinq ans. »
En tant que médecin, qu’est-ce qui vous attriste? — « C’est une situation où je suis impuissante pour aider les enfants face à des obstacles administratifs et matériels. Par contre, je me trouve choyer de travailler avec des gens extraordinaires, car nous sommes sur la même longueur d’onde et nous pouvons être créatifs, ce qui nous permet d’avancer. J’ai un rêve, celui de développer de plus en plus la pédiatrie sociale et le nouveau volet scolaire avec l’école Jean-XXIII. »