Louise Leboeuf, Le P’tit Journal de Malartic, le 13 novembre 2013
Alexandre Faucher est Maître en histoire, promu de l'Université de Montréal avec la plus haute distinction. Il a reçu la mention excellence pour son mémoire, De l’or et des putes :Vie et mort d’un village de squatters abitibiens. Alexandre a toujours été passionné d'histoire. Jusqu'à la fin de son baccalauréat, les grandes civilisations l'intéressaient énormément, jusqu'à ce qu'il découvre que sa région natale possédait un riche potentiel historique, souvent inconnu.
Il décide donc d'explorer le filon historique du village mythique, Roc-d'Or, qui porte encore le sobriquet de Putainville. Il rédige son mémoire de Maîtrise sur la vie et la mort d'un village de squatters abitibiens, Roc-d'Or, de sa création en 1936 jusqu'à son démantèlement débuté en 1943. Le but de son mémoire est de comprendre pourquoi le village de Roc-d'Or, construit sur des terres de la couronne, sans droit, par des squatters, aux moeurs douteuses, a été toléré pendant une décennie avant que le gouvernement n'intervienne et exige la démolition ou le déménagement des maisons.
Le jury composé de la directrice de recherche, Denyse Baillargeon, de la présidente Michèle Dagenais et d'Andrée Lévesque de l'Université McGill ont accordé la plus digne mention pour le travail de rédaction d'Alexandre. Alexandre mentionne que son travail s'est échelonné sur plus d'une année complète. Sa première source d'information a été le livre du 50e anniversaire de Malartic, produit par la Société d'Histoire.
Son mémoire défait plusieurs mythes. Par exemple, la croyance populaire qui attribue la fermeture du village de Putainville uniquement au curé Joseph-Albert Renaud, fondateur de la paroisse de St-Martin-de-Tours de Malartic. Bien que le curé ait dénoncé le village pour ses moeurs légères, pour la présence d'un important commerce du sexe qui incite les bonnes gens à la débauche et au vice, dans le mémoire d'Alexandre Faucher, on apprend qu'il a certes usé de son influence, mais qu'il n'est pas le seul responsable de la fermeture du village. « C'est plus une question de choix politique et une question pécunière qu'une simple question de morale. Ni la mine, ni le gouvernement ne veulent payer pour doter Roc-d'Or d'un service d'eau potable et d'égouts.
Pourtant pendant la décennie de l'existence de ce village, les résidants ont tout tenté pour le garder vivant. Par ses recherches très pointues, Alexandre démontre que le village de Roc-d'Or est comparable à bien d'autres villages de squatters existants là où les mines se développent. La ruée vers l'or fait pousser des villages de squatters.
Il démontre également que le vice est bien moins présent que l'on peut imaginer et que la réputation de Putainville est surfaite. Sur la rue principale de ce village se trouve plusieurs commerces de service et il démontre que les gens se sont organisés. Alexandre termine sa thèse avec un lien sur la situation actuelle avec le développement de la mine Osisko en plein coeur de Malartic. Selon lui, si les autorités de l'époque avaient privilégié Roc-d'Or, les résidants et la mine n'auraient pas eu à vivre le démantèlement du quartier sud, ce qui aurait été bénéfique pour toutes les parties. La Société d'Histoire de Malartic aura quelques copies à vendre de son manuscrit de maîtrise.