L’ATELIER: l’art au service des âmes blessées

Thomas Marteil, L’Itinéraire, Montréal, le 1er octobre 2013

Fondé en 1971, L'ATELIER a pour mission d'aider les personnes souffrant de troubles psychologiques ou de problèmes de santé mentale à se reconstruire, grâce aux métiers d'art. Situé au centre-ville. l'organisme met les métiers d'art au service des personnes vivant avec une détresse psychologique ou ayant des troubles de santé mentale. Ces métiers sont des outils pour les aider dans la prise de décision, le travail d'équipe, la promiscuité, la créativité.

Les participants ne sont pas là pour apprendre un métier explique Catherine Dupuis, la directrice générale de L’ATELIER. «Les métiers d'art sont des outils pour les valoriser et prendre conscience qu'ils sont encore capables de faire quelque chose de leurs mains.»

Manon, participante, a été agréablement surprise de l'accueil qu'elle a reçu et adore ses journées à faire de la couture. «On apprend beaucoup ici. On a l'impression d'être au travail parce qu'on doit respecter un horaire et que ce sont des journées entières, tout en s'exprimant en totale liberté à travers l'art», dit-elle. Susan ne regrette pas un seul instant d'avoir franchi les portes de L’ATELIER. Elle y a trouvé un lieu de travail lui permettant de laisser libre cours à sa créativité tout en restant dans un cadre défini qui la maintient concentrée: «On me pousse toujours à me dépasser et à bien faire les choses. On a parfois l'impression d'être des artistes!», rigole-t-elle.

 

Des programmes sur mesure

 

Trois programmes ont été mis en place afin de répondre aux différents besoins des participants. Regart, le programme d'insertion sociale s'adresse aux personnes souffrant de troubles de santé mentale. «Il leur permet de se revaloriser, de se resocialiser et d'avoir un milieu de vie», explique Mme Dupuis.

Ginette, à L’ATELIER depuis 13 ans, suivait une thérapie quand elle est arrivée et elle ne parlait à personne. Incapable de socialiser, elle mangeait dans les escaliers de l’édifice le midi. Depuis ça va beau, coup mieux. «L'ATELIER m'a apporté de la confiance, de l'estime de moi et j'ai retrouvé la capacité de faire quelque chose par moi-même. On apprend vraiment à revivre.»

Ensuite, il y a Action, un programme d'intégration au travail. Ici, ce sont des gens qui participent déjà à Regart et qui veulent se donner les moyens de s'intégrer à la société et au marché du travail.

Transart vers l'emploi est destiné à ceux souhaitant retourner dans la vie active. Il dure six mois et accueille 20 personnes par session. On vise à approfondir la connaissance de soi et acquérir des habiletés personnelles, sociales et professionnelles. Il inclut un stage de quatre semaines en milieu de travail pour observer et mettre en pratique les apprentissages.

Catherine Dupuis explique que règle générale, les entreprises sont sensibles aux exigences des stages. Il arrive régulièrement que le stage conduise à une offre d'emploi. C’est le cas de Pierre, qui pendant de nombreuses années a été cuisinier et qui aujourd'hui, après une dépression sévère et la découverte d'un problème de santé mentale, est venu se reconstruire et trouver sa voie en fonction de ses envies. Il a effectué un stage en horticulture et a été embauché pour le printemps 2014. Il est très heureux: «ça n'a jamais été aussi bien dans ma vie. Maintenant, ma santé mentale est ma priorité parce que je veux savoir exactement ce que j'ai.» Il s'est également découvert une passion pour (l’émail sur cuivre, à tel point qu'il se construit maintenant un petit atelier chez lui.
 

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