Pola Paradis, Le Lien, Hébertville, octobre 2013
Il y eut, pour meubler l’imaginaire de notre enfance, soit Blanche-Neige et ses Sept Nains, soit Boucle d’Or, soit la Belle au Bois Dormant ou bien n’importe lequel de ces héros qui, à tour de rôle, ont peuplé le monde merveilleux de quasi toutes les enfances. À mesure que l’âge nous amenait dans le monde des adultes, contes et légendes étaient remisés avec les souvenirs dans un recoin de notre mémoire, laissant la place à d’autres croyances plus près du réel…
Mais, ce goût pour l’extraordinaire, lui, n’est pas disparu pour autant! La fringale pour les histoires qui dépassent les cadres du régulier est toujours là, croissant avec l’âge; le « croustillant » des événements qui sortent de l’ordinaire est une « sucrerie » que ne boudent pas les plus « diabétiques » d’entre nous.
Le « conte » qui fait l’objet de ma chronique du mois est cependant tout ce qu’il y a de plus vrai et se vit à l’heure actuelle dans l’un des foyers de chez nous. Les héros, ce sont quatre enfants originaires de la lointaine Colombie et qui ont été adoptés, dernièrement, par un jeune couple hébertvillois, heureux à ce jour, de la tournure des événements…
D'autres acteurs du « conte », Éric et Janie (noms pas fictifs et pas pris au hasard) rêvaient d’enfants tout plein leur coquette maison; la nature, leur refusant ce cadeau, l’adoption devenait la solution de rechange à leur portée à la condition de « savoir attendre » et de se soumettre aux exigences de plus en plus nombreuses de l’adoption internationale.
Leur goût allait du côté d’une « fratrie »; l’enfant unique ne suffisait pas à combler leur désir d’être parents mais de là à imaginer que la famille passerait de deux membres à six, c’était un « pensez-y-bien ». « Le cœur a des raisons que la raison ignore » dit le proverbe. – Après mûre réflexion, la proposition de l’Agence pour une offre de quatre enfants d’une même famille fut acceptée. C’est difficile de garder secrète la belle aventure qui se trame… Transformations architecturales de la maison où seront accueillis trois soeurs et leur frère en plus de l’énorme chien Bretzel, déjà là et des deux chats Trombone et Bobine, déjà là, eux aussi…
Après un premier apprivoisement dans le pays d’où viennent ces charmants bambins, qui se traduit par un contact de deux mois en terre colombienne, ce qui permit à nos deux héros – Éric et Janie – de constater qu’une chimie positive s’opérait de part et d’autre en dépit des problèmes qui restaient à surmonter. Il fallait transplanter ces fleurs en terre hébertvilloise en faisant abstraction des réalités linguistiques, scolaires et autres qui sont nôtres.
Pour Éric et Janie, le pas le plus difficile était franchi et leur « progéniture » (puisque ces enfants sont légalement des « Paradis ») était adoptée pas les deux familles au grand complet. C’est un conte dont on ne peut parler que du début puisque bien des pages sont encore à écrire avant d’en arriver à la conclusion! Le plus important de ce conte, c’est qu’il est vrai, que les vedettes sont d’ici et qu’il est loisible à toute la communauté d’en vérifier l’authenticité. S’il existe, de par le monde, aujourd’hui sans frontières, des enfants qui ont besoin de parents, tant que des Éric et des Janie, immensément généreux, seront prêts à ouvrir leur maison et leur coeur pour créer un milieu de vie normale à ces enfants, les étoiles peuvent continuer de luire au firmament de l’espoir….