Audrey Tawel-Thibert, Le Sentier, Saint-Hippolyte, juillet 2013
Depuis une dizaine d’années, Marc Beaulieu pratique l’apiculture, un loisir particulier certes, mais surtout méconnu. Il lève donc le voile (et les gants, et le casque) sur l’élevage d’abeilles domestiques.
L’origine de son intérêt pour l’apiculture? Marc Beaulieu lui-même ne saurait l’expliquer. À l’époque, il vivait en ville, et a décidé de suivre un cours d’apiculteur à Mirabel. Par la suite, il assiste à des cours d’élevage de reines abeilles et a finalement commencé à acheter des ruches… d’abord deux, puis dix l’année suivante. Maintenant, il élève ses reines lui-même. Les choses se présentent assez bien, mais il faut dire qu’il est organisé: Au départ, c’était simplement un passe-temps, mais ça prend tranquillement de l’ampleur, donc j’aimerais bien que ça devienne éventuellement mon revenu primaire. C’est un travail exigeant : je gère tout ça par moi-même, de la ruche au détail, en passant par la mise en pot. C’est fait sur une base artisanale, bien sûr, explique-t-il.
Métier incertain
Aux premiers balbutiements de son entreprise, Miel de Marc, l’entourage de ce dernier ne lui a pas démontré beaucoup d’appui puisqu’être apiculteur se révèle d’abord être un métier incertain, qui ne rapporte pas beaucoup et qui inclut un pourcentage de perte d’abeilles chaque printemps. Mais Marc Beaulieu voyait les choses autrement : «Moi qui viens de la ville et qui suis habitué de courir, je me suis dit, tant qu’à courir, pourquoi ne pas faire quelque chose que j’aime. C’est certain qu’il y a des assurances reliées à l’apiculture, mais elles n’en valent pas la peine de toute façon. Les gens préfèrent vivre avec le risque de perte et garder leur argent pour élever leurs colonies d’abeilles. Alors je me suis lancé. Et c’est tout à son avantage.
Contribuez à la confection de miel d’ici
Ce qui est bien spécial ici, c’est que les citoyens de Saint-Hippolyte peuvent participer d’une certaine façon au succès de l’élevage d’abeilles, ainsi, Marc Beaulieu loue des terrains à des particuliers, où il peut laisser des ruches. En échange, il donne du miel aux gens pour les remercier. Parlant de cultures, précisons aussi que le fait qu’il n’y ait pas vraiment d’espaces agricoles à Saint-Hippolyte est une bonne chose : cela signifie l’absence d’engrais chimique et de pesticides dans notre environnement… donc des abeilles en santé
Faits intéressants
L’apiculture est vaste et complexe et il y a tant à apprendre sur les abeilles. Saviez-vous que pour polliniser les amandiers en Californie, 1 500 000 ruches américaines sont nécessaires? Voilà qui est impressionnant. Marc Beaulieu nous explique en bref comment est régi ce petit univers : le miel, c’est la dernière chose qui arrive à la ruche. En effet, le premier rôle de l’abeille, c’est la pollinisation. Dans une seule ruche, on peut retrouver jusqu’à 65 000 abeilles. En ce qui a trait aux naissances, il faut 16 jours à la reine pour éclore, 21 jours pour une abeille ouvrière, et 24 jours pour un faux-bourdon (un œuf pas fécondé, en d’autres termes). Les abeilles d’une même colonie se reconnaissent entre elles grâce à l’odeur des phéromones émises par la reine. Sachez d’ailleurs que le venin d’une abeille gardienne est plus puissant que celui d’une butineuse! Et lorsque la température s’annonce orageuse, attention, car les abeilles sont sensibles et une mauvaise météo les rend nerveuses.
Le Régal royal, une nouveauté
Le miel de Marc, en plus d’être fabriqué près de chez nous, est aussi unique en son genre, car il comprend un produit innovateur : le Régal royal. Ce mélange est ainsi nommé puisque la gelée royale entre dans sa composition, ainsi que du miel, du pollen et de la propolis. Il s’agit de quatre produits de la ruche, qui forment un cocktail énergisant.
En effet, une cuillère à thé chaque matin permettrait de se sentir revigoré. Des témoignages de clients affirment même qu’en prenant du Régal royal régulièrement, ils se protègent de la grippe en hiver… surprenant Sans parler de l’apithérapie, pratique médicinale effectuée dans certains pays, qui implique le venin d’abeille et soulagerait les maladies qui affectent les articulations.