François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 5 juin 2013
Une rencontre a eu lieu à Nicolet, le 24 mai dernier, entre des représentantes de la communauté des Soeurs de l'Assomption, le maire Alain Drouin et le ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, Yves-François Blanchet. L'avenir d'un édifice patrimonial important sur le territoire nicolétain était à l'ordre du jour.
« Les Soeurs de l'Assomption ont fait état de la situation de leur communauté et du bâtiment, plus précisément la partie du couvent — et non celle du collège. Elles sont de plus en plus préoccupées de ce qu'il va en advenir », a expliqué Alain Drouin, lors d'un entretien. La communauté, qui avaient convoqué cette rencontre, ont suggéré un usage futur pour cet édifice, soit d'en faire un centre d'archives religieuses nationales. Un peu partout au Québec, des paroisses sont regroupées ; d'autres sont menacées de disparaître. Or, ces paroisses voudront que leurs archives soient conservées, a relaté M. Drouin. « Ces archives pourraient être récupérées et conservées par une institution d'envergure nationale. Ce serait fort intéressant qu'on trouve une institution comme celle-là sur le territoire nicolétain. »
Profitant de la présence du ministre Blanchet, le maire de Nicolet a également fait valoir l'intérêt que représente l'édifice. « C'est un bâtiment patrimonial important pour le territoire, non seulement de la Ville mais aussi pour la région du Centre-du-Québec. On pense que le gouvernement du Québec doive nous aider dans une démarche comme celle-là », a-t-il avancé. « Alors on a informé le ministre que si jamais il y avait des projets, sur le territoire québécois, pour de nouvelles institutions; qu'il y avait peut-être à Nicolet, un bâtiment disponible pour un projet d'envergure. C'était aussi ça, l'objectif de la rencontre », a précisé Alain Drouin. Il a mentionné deux exemples, celui l'ancien séminaire, qui accueillent l'École nationale de police depuis 1969, de même que l'édifice des religieuses de la communauté « Les Filles de la sagesse », devenu en 2003 la Maison de naissance de la Rivière, et qui dessert toute la région.
Pour sa part, le ministre Yves François Blanchet s'est montré disposé à rassembler les fonds nécessaires pour une étude de faisabilité, en lien avec un projet de centre d'archives destiné aux communautés religieuses. « Nicolet, c'est un peu la petite ville aux grandes institutions. On n'a qu'à penser au Musée des religions du monde, à l'École nationale de police, à sa position de municipalité riveraine du lac Saint-Pierre, reconnue pour son importance écologique par l'Unesco, ou à la Maison des naissances », a avoué Yves-François Blanchet, par voie de communiqué suite à la rencontre. « Or, si charité bien ordonnée commence par soi-même, je crois qu'il faut que nous assurions la pérennité de l'héritage culturel et historique de la congrégation, mais aussi du trésor patrimonial que sont ses bâtiments », a-t-il poursuivi.
Ensuite, il a évoqué la portée, à l'échelle du territoire québécois, d'un tel projet. « Les archives des communautés religieuses de la région, et de tout le Québec, sont un trésor culturel. Au-delà du devoir de reconnaissance, il me semble pertinent d'étudier la possibilité de faire de ce projet de centre d'archives une initiative structurante tant sur les plans économique que culturel et historique. » M. Blanchet a ajouté que le projet pourrait obtenir un mandat national de centralisation, de préservation et de mise en valeur des archives des communautés religieuses du Québec. Il dit s'être montré sensible à cet enjeu car il avait lui-même été impliqué dans l'étude du projet de loi sur le patrimoine culturel avant son adoption par l'Assemblée nationale.