Ariane Aubert Bonn, Graffici, Gaspésie
Un projet de mise en place de joujouthèques pour les jeunes d’âge préscolaire dans la MRC du Rocher-Percé prendra forme d’ici la fin de 2013. «Si je ne me trompe pas, il n’existe pas encore de joujouthèque en Gaspésie », lance Sophie Dupré-Boyer, chargée de projet à la petite enfance pour la Table consultative jeunesse du Rocher- Percé. Elle a la mission d’implanter des joujouthèques sur le territoire de la MRC du Rocher-Percé d’ici la fin de l’année.
Un besoin
Le projet d’implantation de joujouthèques sur le territoire découle d’une observation faite par une ergothérapeute du CSSS du Rocher-Percé. « Elle a remarqué que certains enfants de moins de cinq ans manquaient de stimulation, simplement parce qu’ils n’avaient pas accès à des jouets appropriés. On sait que tous les enfants ont des jouets, peu importe leur situation sociale, mais c’est un fait, chez Hart ou chez Rossy, par exemple, on ne trouve pas beaucoup de casse-têtes à gros morceaux. Alors avec les joujouthèques, on peut rendre accessibles plus de jouets », explique Mme Dupré-Boyer.
Elle rappelle d’ailleurs les statistiques alarmantes dévoilées l’année dernière au sujet des cas de négligence d’enfants dans la MRC du Rocher-Percé : « On ne néglige pas un enfant pour le plaisir de le négliger. Souvent, c’est parce qu’on ne connaît pas les ressources qu’on a autour. Alors, fréquenter une joujouthèque dans sa municipalité, c’est peut-être une façon d’aider les parents à passer du temps avec leurs enfants », ajoute-t-elle.
La Table consultative jeunesse du Rocher-Percé a déjà acquis plusieurs jouets pour les jeunes d’âge préscolaire. Des familles seront également invitées à donner des jouets afin de garnir les joujouthèques. « Pour l’instant, on se concentre sur les moins de cinq ans, mais ailleurs dans le monde, il existe des joujouthèques pour les zéro à 100 ans… On verra bien comment le projet va tourner avec les années », lance-t-elle.
Organisations autonomes
Les joujouthèques, en cours de création, sont formées en collaboration avec des comités de parents dans chaque secteur. « Il faut que les parents prennent en charge le projet, afin qu’il devienne autonome. De plus, s’ils se l’approprient, ils peuvent l’adapter aux besoins de leur milieu», affirme Mme Dupré-Boyer. Ainsi, selon les localités, les joujouthèques prennent différentes formes. Qu’elles soient annexées aux bibliothèques ou aux centres communautaires, elles se divisent en un, deux ou trois points d’opération. Certains secteurs, comme celui de Percé, proposent de planifier des moments de jeu entre les parents et les enfants à même la joujouthèque, tout en donnant accès au gymnase pendant les heures d’ouverture.
Les bénévoles qui vont gérer les joujouthèques vont également devoir en établir les règlements, vérifier l’état des jouets et investir de leur temps. « C’est une grosse logistique, mais les bénévoles sont motivés à s’investir. Les bénévoles peuvent être des parents ou des personnes retraitées. Quiconque désire s’impliquer pourra le faire. C’est avant tout un projet de communauté », ajoute-t-elle.
Accueil favorable
Un sondage mené auprès de parents de a MRC du Rocher-Percé a révélé que 96 % d’entre eux seraient favorables au projet. « Certains parents étaient enchantés de savoir que leurs enfants pourraient côtoyer d’autres jeunes aussi stimulés qu’eux. Ils savent qu’ils vont se côtoyer à l’école et tout au long de leur vie. Ils ont compris que ça concernait tout le milieu », dit Mme Dupré-Boyer.
Intégration dans le milieu
Faire connaître les joujouthèques représente un défi important pour l’organisation. « On pourrait s’en servir comme lieu de rendez-vous, notamment avec les travailleurs sociaux. Il faut qu’on s’approprie les joujouthèques, qu’elles deviennent accessibles à tous. Il faut éliminer tous les facteurs de gêne pouvant empêcher certains parents d’y aller. On travaille également à mettre en place une solution de transport pour en faciliter l’accès », affirme-t-elle.
Le projet est porté par le comité « Rocher- Percé actif et en santé » de la Table consultative jeunesse du Rocher-Percé. Il est subventionné par Québec en forme et Avenir d’enfants.