Denise Jalbert collaboration spéciale avec le journal Tam Tam, Saint-Alexis-de-Matapédia
Avec l’avènement de la Politique nationale de la ruralité et la signature des premiers pactes ruraux avec les MRC en 2002, le Québec venait de donner le coup d’envoi à une longue démarche d’appropriation du développement par les communautés locales et de revitalisation de nos milieux ruraux. Les enjeux et défis auxquels les municipalités dites « dévitalisées » devaient faire face laissaient présager un soutien concerté de toutes les instances régionales et provinciales…
Sur le territoire de Matapédia et les Plateaux, on a vite compris que si on voulait réellement faire face aux difficultés rencontrées…baisse démographique, taux de chômage élevé, exode de nos jeunes, dévitalisation de nos milieux de vie et cadre de vie…il fallait prendre le train pendant qu’il passait ! Les gens d’ici ont donc depuis 2002 emboîté le pas dans cette prise en charge locale en se donnant certains outils de travail (comme les Comités de développement local, internet dans nos communautés, site web, journal communautaire, Association de gens d’affaires, etc) et la mise en place de collaborations inter-municipales pour défendre et revendiquer des services, élaborer des projets porteurs, soutenir des actions communes, réaliser des projets structurants pour le territoire ( Ex : chantiers éoliens, route des belvédères)
Tout ce travail a été réalisé par les gens d’ici ! Beaucoup de chemin parcouru et encore et encore des défis à relever ensemble ! Selon les dernières statistiques et depuis 25 ans, le territoire de Matapédia et les Plateaux a perdu 31,7% de sa population. Nous pourrions nous asseoir sur nos lauriers pour dire peine perdue…mais NON…nous nous accrochons à ce qui a de plus « mobilisateur » sur le territoire : notre capital humain et sur ce qu’il y a de plus « sûr »pour notre enrichissement collectif : nos paysages, nos terres, nos forêts, nos rivières, notre volonté d’en appeler à la pérennité de nos villages !
Cependant, une chose manque à cette grande fresque territoriale et québécoise… c’est une vraie prise de position des régions sur le maintien de nos villages…quand allons-nous entendre une région, comme la Gaspésie ou ailleurs, se lever officiellement pour dire « non à la fermeture d’un service de proximité dans un village » ? Présentement, nos villages se sentent seuls dans cette lutte épique. Quand allons- nous sentir que ce sont les communautés qui ont donné naissance aux régions et non l’inverse ? Je crois fermement que ce n’est pas d’agir en victime de demander que soit reconnu le noyau local comme berceau de nos régions avec toutes les ressources humaines et naturelles que nous disposons…