Vincent Di Candido, L’Échos Montréal, Montréal, janvier 2025
Les marchands et gens d’affaires du Quartier latin ont lancé un cri d’alarme concernant la longue agonie de plusieurs commerces de ce secteur qui n’ont même pas bénéficié de la période des Fêtes, jadis si prospère.
Le contraire pour la Ville de Québec qui a connu une année exceptionnelle au niveau touristique notamment en décembre. D’ailleurs cette ville a été très dynamique au niveau promotionnel et en création d’événements ludiques. Elle se démarque comme une carte postale, donnant le goût d’aller la visiter.
Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ce déclin. Par exemple, il convient de noter l’itinérance endémique, particulièrement notable sur la rue St-Denis. Et avec en corollaire toute une variété de problématiques qui en découlent : la consommation visible de drogues, la propreté déficiente, la présence de rongeurs et autres « bestioles » indésirables, etc.
On conjugue tout cela avec des travaux qui perdurent, et un manque de réactivité intelligente de la part de l’administration municipale… Bref, tout cela n’attire plus les promeneurs – ni les clients – dans le quartier.
Également, la SDC du Quartier ne semble pas avoir rempli son rôle et conduit plusieurs directeurs dans des démissions successives. Actuellement le successeur en place depuis septembre 2024, Julien Vaillancourt Laliberté, se montre optimiste et met de l’avant plusieurs objectifs à atteindre comme : obtenir plus de subventions, avoir un meilleur contact avec les membres et tisser des liens avec des organismes d’itinérants. Si le passé s’avère garant de l’avenir, il convient de douter de douter de ces mesures.
Ce n’est peut-être déjà plus aussi évident de nos jours, mais il faut se souvenir qu’il y a à peine une décennie, le Quartier latin était vibrant d’activités. Il était le point focal de plusieurs festivals, on y retrouvait un côté bohème un peu parisien, dans une ambiance sécuritaire et conviviale, les rues étaient propres et animées à longueur d’années. C’était vraiment un lieu de rassemblement agréable, avec animation à vocation tout autant diurne que nocturne, et il faisait bon y déambuler en familles pendant le jour, ou avec des amis en soirées. Malheureusement, cette atmosphère a disparu de nos jours, laissant place aux sans-abris, aux mendiants, aux commerces fermés ou à l’abandon et aux façades ravagées. Le tout hélas accompagné de certains incidents de violence récurrente, avec même un homicide ayant fait les manchettes récemment.
Comme plusieurs l’ont mentionné, il faut un potentiel de leadership fort pour s’atteler à la lourde tâche de revamper et redynamiser le quartier. Établir un agenda sérieux d’organisation d’événements et de promotions. Impliquer des personnalités dans le processus, comme celle de l’ancienne Première Ministre Pauline Marois qui aura la charge de l’UQÀM et qui veut notamment revitaliser la rue St-Denis et les alentours de l’université et de la Grande Bibliothèque, afin que le Quartier latin reprenne ses couleurs d’antan.