Mercedes Domingue, Échos Montréal, Montréal, août 2024
L’abondance que nous procure le modernisme a comme effet paradoxal de mieux faire apparaître les problèmes de différences entre les classes sociales, faisant particulièrement ressortir ceux qui sont mis de côté, comme par exemple les familles à plus faibles revenus, voire ceux qui sont même carrément tombés dans l’itinérance.
Ce phénomène frappe toujours d’autant plus fortement les grandes métropoles, où la problématique de la pauvreté se conjugue avec les fléaux de la drogue et de l’alcoolisme. Ultimement ces enjeux préoccupants propres à notre société moderne s’additionnent en cascades et engendrent eux-mêmes leur lot de problèmes, tels que l’insalubrité, la recrudescence des incidents de violence, l’explosion exponentielle des troubles de santé mentale, etc…
Et Montréal n’y échappe pas bien sûr. L’itinérance y et endémique, et la crise du logement demeure pour l’instant incontrôlée et irrésolue. L’administration municipale, aux prises avec ce problème ainsi que l’augmentation de la violence, aimerait laisser croire qu’elle est active et efficace dans la recherche de solutions. Sauf que le problème est complexe et exige l’intervention des autres paliers gouvernementaux qui doivent cibler les écueils en amont, et ensuite, prendre des mesures efficaces dans le long terme. S’inspirer des pays de Scandinavie serait déjà un bon point de départ. L’itinérance et la violence y sont très faibles.
On parle souvent du manque de policiers, mais ce n’est ni la seule, ni même première cause de cette dégradation sociétaire. Les forces de l’ordre ne peuvent avoir qu’une efficacité limitée face à l’appauvrissement croissant d’une frange en augmentation de la population. Et il est difficile au niveau humain de sévir devant ceux qui n’ont rien et qui contemplent la nourriture dans des assiettes pleines des clients assis sur une terrasse d’une quartier Gai ou de la rue St-Denis, de la Place Émilie Gamelin et bien d’autres lieux de Montréal où la mendicité foisonne.
Certaines métropoles, devant ce phénomène mondial ont adoptés des mesures efficaces axées sur la valeur humaine de chaque personne par un programme d’insertion dans le travail aidé par des services sociaux. C’est le cas pour Paris et Rome, tandis que plusieurs villes scandinaves ont créé des centres d’hébergements dans la limite de leur ville offrant le transport gratuit spécialisé pour se rendre en ville pour travailler. Ces mesures ont démontré leur efficacité diminuant l’itinérances et la consommation de drogues, via également le suivi ponctuel de spécialistes dans le domaine.
Montréal et nos gouvernements ne peuvent s’illusionner par des mesurettes sans lendemain, et croire que par magie, tout va bien aller. Il convient de mettre en place un comité de répondants qui auront à analyser les mesures efficaces et répondant avec succès aux besoins réels de notre société en souffrance.