Ronald Martel, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton,
avril 2024
Il n’y aurait que deux organismes d’alphabétisation dans toute l’Estrie.
Et la région du Haut-Saint-François (HSF) a la chance d’en compter un sur son territoire, soit le Centre de services éducatifs populaires (CSEP), situé au 90 rue Angus Nord, à East Angus.
« La mission principale du CSEP est le développement de compétences essentielles auprès des adultes faiblement alphabétisés, en les soutenant dans leur apprentissage de la lecture, de la communication écrite et orale, du calcul, de la résolution de problèmes, de l’environnement technologique et de l’éducation financière », souligne Mme Cournoyer.
L’organisme a été co-fondé en 1984 par Robert Cyr et sa conjointe, Édith Cournoyer. Le CSEP du HSF célébrera donc son 40e anniversaire en septembre ou octobre 2024. La décision, l’organisation et des annonces restent à venir. « Pour souligner cette étape très spéciale, on mettra l’accent sur nos partenaires et sur nos participants… », préconise Robert Cyr, pour sa part.
« Nous sommes deux personnes qui se complètent très bien. Nous effectuons des tâches complémentaires. Les gens ignorent que 60 pour cent de la population se situe à un niveau assez bas d’alphabétisation, avec un taux de diplomation relativement faible dans le HSF. Nous sommes là pour eux. Notre spécificité, c’est de servir la population qui a des besoins, avec une approche personnalisée, axée sur l’humain pour tout ce qui peut arriver. Les gens que nous desservons ont pour la plupart connu des échecs, ils se croient moins bons que le reste de la communauté. Nous, on leur dit qu’ils sont capables, qu’ils sont bons, qu’ils peuvent aller plus loin », professe Robert Cyr, suivi par un geste d’assentiment de la tête par sa compagne de vie.
« Nous sommes ensemble pour le plaisir d’apprendre. C’est la base du CSEP. Apprendre à ne plus stresser dans la vie. On pose souvent la question aux personnes qui nous interpellent : qu’est-ce qu’on peut faire avec vous ? Alors on travaille ensemble. Et ce n’est pas unidirectionnel : ici c’est un réseau d’échange de savoirs, et les savoirs sont tous égaux. Le pire dans la vie, c’est de se sentir impuissant. C’est tout le monde qui peut le ressentir, c’est souvent une question d’estime de soi, de confiance en soi », insiste Édith Cournoyer, qu’on sent très psychologue.
Les deux fondateurs affirment d’emblée qu’ils s’évertuent à garder l’accessibilité à la connaissance, souhaitant rendre facile l’information. « Nous essayons entre autres d’aller chercher les jeunes. Nous sommes à l’écoute de leurs besoins. Mais nous savons que la population est vieillissante, elle est moins techno que les jeunes, mais les deux groupes sont analphabètes dans une certaine proportion de notre communauté. Nous touchons à l’humain, dans la société civile, pour notre partage de connaissances. Nous avons perdu, avec le temps, le plaisir de communiquer dans le monde d’aujourd’hui », ajoute Édith.
Des outils ont été développés : des capsules qui durent deux minutes, à propos de l’essentiel. « On les retrouve sur notre site Internet, sur des sujets comme les finances, les impôts pour aider à comprendre, l’informatique de base, la sécurité informatique, l’utilisation de la boîte de courriel, etc. Des vidéos sont aussi présentées sur notre propre chaîne YouTube, dans un langage simple, qui durent cinq minutes seulement », révèle la chargée de projet, Varenka Caron.
Des ateliers gratuits sont aussi offerts aux intéressés. Pour informations, 819 832-4059.