1) Les tours des résidents facilement accessibles et pratiquement sans entretien. 2) Vue des tours de jardinage public. On voit le système pour arroser facilement. Le désherbage est facile et la récolte aussi.

Agriculture urbaine : CHSLD des Seigneurs

Rose-Andrée Sauvageau, Vues sur la Bourgogne,
Petite-Bourgogne et Griffintown, automne 2023

 
 

On parle ici d’agriculture urbaine, donc dans la périphérie de la ville. C’est un phénomène relativement récent pour nous que celui du maraîchage urbain. Nous ne sommes pas dans l’Angleterre post-industrialisation ni dans les cités-jardins en 1928. Cependant nous devons trouver une solution aux problèmes de la fraîcheur, de la qualité et du prix des aliments.

Depuis le 2 août, on vit à crédit, en ce sens que la Terre a consommé la totalité des ressources qu’elle peut renouveler en un an. L’agriculture urbaine solutionne en partie ce problème en plus de favoriser la biodiversité dans la ville, réduire l’émission des gaz à effet de serre et l’érosion des sols. La contamination des sols en ville (déclarée ou pas) et le manque de connaissances de cette nouvelle discipline sont des freins majeurs à son développement.

« La Bourgogne nourrit son monde » est le projet que la Coalition de la Petite-Bourgogne a décidé de concrétiser cette année. Il fallait un point de départ. Il fallait y aller prudemment. L’équipe de la Coalition s’est entourée d’intervenants sociaux concernés dont dame Pascale Fleury qui œuvre dans le communautaire depuis 22 ans et Hervé Larose, directeur des activités agricoles chez Pro-Vert Sud-Ouest. Il nous fallait une réalisation palpable… un pied dans l’engrenage de cette grande aventure.

Le terrain choisi pour ce projet pilote : le CHSLD des Seigneurs, un milieu de soins de longue durée. Le terrain bien situé, ne demandant pas d’interventions majeures et était immédiatement utilisable. La Coalition remettra en marche, nous l’espérons, le dépanneur d’en face, qui jouxte le Café. Pour les personnes à mobilité réduite, ce genre de commerces est essentiel puisqu’elles ne sont pas laissées pour compte et peuvent avoir une certaine vie sociale. Au CHSLD des Seigneurs, on caresse le projet d’une garderie éducative sur les lieux.

Les intervenants, dont Tina Stathopoulos, récréologue impliquée dans le projet, sont ravis. Les projets en agriculture urbaine demandent plus que foi et bonne volonté, ils exigent connaissances techniques et argent. Suite à un financement multi-quartiers le projet est né. Tout était à imaginer. Il fallait considérer la clientèle et évaluer la rentabilité du projet  (la municipalité estimait à 4 ans). C’était un projet pilote. La subvention est arrivée en juillet, alors qu’en principe tous les semis auraient dû être faits. Dans notre contexte, les tours n’étaient pas encore imaginées, pas de matériaux, pas de terre. À ce jour, les 2 tours de culture des résidents sont installées et seront en production cette année.

Les 6 autres tours seront prêtes en septembre, elles sont derrière le stationnement des employés et en plein soleil. Les modalités pour les jardiniers de ces 6 tours ne sont pas encore établies. Nous avons insisté pour avoir de la main d’œuvre qualifiée mais cette animation n’est pas le mandat de Pro-Vert. Cela reste à définir.

Nous prévoyons cette année 4 marchés éphémères à la Coalition et les produits proviendront de la ferme urbaine maraîchère biologique Pro-Vert, sans but lucratif. Le but étant de faire connaître l’initiative et de familiariser les gens au concept des produits locaux. Pro-Vert rencontre les mêmes problèmes que tous les agriculteurs québécois cette année : main-d’œuvre quasi inexistante et peu fiable, températures désastreuses, les pluies et tornades ont détruit 70% de leurs récoltes.

Ce n’est qu’un début et le combat continuera parce qu’on pourrait imaginer que ce jugement d’un juge du Montana déclarant constitutionnel le droit fondamental à un environnement propre et sain incluant le climat… pourrait aussi inclure l’alimentation.