Michel T., Échos Montréal, juillet 2023
Après des débuts hasardeux et une logistique initiale pour le moins chaotique, les vélos BIXI sont devenus une marque de commerce pour la Ville de Montréal et un symbole de succès pour l’administration Plante, qui peut se réjouir à juste titre d’avoir poussé et popularisé ce mode de transport non polluant et efficace, qui s’inscrit en outre dans une vision environnementale saine et proactive.
On n’abordera pas ici le problème corollaire du non-respect du Code de la route dont font par contre souvent preuve bon nombre de cyclistes, particulièrement sur le Plateau Mont-Royal. Le respect des arrêts-stop y est pratiquement inexistant et plusieurs cyclistes, semblant se croire uniques au monde et les seuls à avoir des droits, zigzaguent dangereusement proches des piétons et ne cèdent jamais le passage ni envers les automobilistes, ni envers les passants.
La situation est devenue telle que le SPVM a même récemment assigné deux ou trois patrouilleurs, le temps d’une journée, aux intersections les plus achalandées de l’avenue Laurier, pour avertir, voire même donner des contraventions aux cyclistes les plus délinquants. Une initiative qui n’avait que trop tardée à être effectuée et que nous félicitons au passage, en espérant qu’elle soit récurrente. Mais, bref… passons. Nous avions déjà fait mention de la cohabitation difficile avec les cyclistes, notamment dans nos éditions de août et de novembre 2022.
Ce que j’aimerais aborder par contre, c’est les bruits occasionnés par l’enclanchement des vélos BIXI dans les points d’ancrage de leurs bornes respectives, et surtout déplorer le manque de réactivité et la mollesse de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal. Ça aussi c’est un sujet que nous avions abordé à plusieurs reprises, dont dans notre édition de mars 2022. Le mécanisme d’enclanchement des vélos BIXI génère un boucan considérable, qui dépasse fréquemment les 75 décibels, et qui, de par la popularité du concept BIXI, a lieu à toutes heures du jour, du soir, et même souvent de la nuit. C’est extrêmement dérangeant pour des résidents, particulièrement quand le système d’enclanchement est défectueux, comme c’est ponctuellement le cas, nécessitant que les utilisateurs s’y prennent à plusieurs reprises et avec force pour tenter enfin de «barrer » le vélo dans sa borne.
Or, une des installations BIXI les plus populaires est située sur l’avenue Laurier au coin de la rue de Brébeuf, juste en avant d’un immeuble d’habitations. Nous avons mentionné à plusieurs reprises à quel point cela crée un vacarme nocturne dérangeant pour les résidents. Mais à ce jour, et malgré plusieurs plaintes ponctuelles de la part des locataires de l’immeuble, toujours aucune réaction de la part d’un arrondissement du Plateau Mont-Royal apathique, à commencer par le maire du Plateau Luc Rabouin.
Et c’est singulièrement choquant alors qu’en fait le problème est loin d’être difficile à régler. En effet, la solution la plus évidente, logique et aisée à réaliser serait simplement de déplacement le rack à BIXI une cinquantaine de mètres plus à l’Ouest, à un endroit qui par surcroît serait également plus pertinent c’est à-dire en bordure du Parc Laurier, ou il y a amplement d’espace pour ce faire et où les BIXI ne dérangeraient absolument personne. C’est incompréhensible que l’Arrondissement du Plateau Mont-Royal n’ait toujours pas réagi à ce propos, en plus l’espace actuel peut servir au stationnement de trois autos supplémentaires..
Par ailleurs, dans une perspective plus générale, la Ville de Montréal devrait prendre exemple sur les pays scandinaves ou la France (voir à Nice par exemple…) qui ont adopté un système technique amélioré où l’enclanchement des vélos est beaucoup fluide et silencieux, respectant ainsi le voisinage. Le vélo est système de transport pratique, convivial et éco-responsable, joignant l’utile à l’agréable. Il n’y a aucune raison, outre la paresse administrative, à ne pas le rendre encore plus efficace quand on en a la possibilité.