Origines oubliées de nos traditions

Catherine Girouard, L’Itinéraire, Montréal, le 15 décembre 2011

De nos jours, on associe instinctivement Noël au sapin joliment décoré, aux cadeaux qui sont déposés à ses pieds, à la délicieuse bûche de Noël qui trône au milieu de la table après un copieux repas et à la famille réunie pour l'occasion. Ces traditions sont devenues plus que des coutumes. Mais d'où viennent-elles ?

 

Pourquoi fêter Noël le 25 décembre ?

 

À cette question, on répond instinctivement qu'on célèbre Noël le 25 décembre répond célèbre parce que l'enfant Jésus est né ce jour-là, dans une étable à Bethléem, il y a maintenant 2011 ans. Mais est-ce vraiment le cas ? En réalité, encore aujourd'hui, on ignore la date exacte de la naissance du Christ. Selon les écrits, il serait effectivement né à Bethléem, mais on ne dispose d'aucune date précise. Certains auteurs évoquent une date de naissance entre mars et mai, alors que d'autres croient que ce serait plutôt le 6 janvier. Malgré cela, Noël est célébré le 25 décembre depuis déjà belle lurette. Rome reconnaissait officiellement cette date au IVe siècle comme la fête officielle de la Nativité. L'occident a aussi choisi cette date qui correspond à d'anciennes fêtes païennes et au solstice d'hiver.

 

Noël, synonyme de famille

 

Noël est considéré comme une fête familiale depuis fort longtemps. Celle-ci était célébrée en famille et en paroisse par nos ancêtres, pour qui Noël était une fête très religieuse. Ce n'est par ailleurs que depuis les années trente que le 25 décembre est une journée festive comme aujourd'hui. Auparavant, les échanges de cadeaux et les copieux repas étaient réservés au jour de l'An.

 

Le sapin a des boules !

 

Comme la question de l'œuf et de la poule, qui est venu en premier entre l'enfant Jésus et le sapin de Noël ? Eh bien, la tradition de l'arbre de fête était là bien avant qu'on célèbre la naissance du Christ ! Entre 2000 et 1200 avant J-C., on décorait déjà l'épicéa, dont on parlait comme de « l'arbre de l'enfantement ». Il célébrait la naissance du soleil le 24 décembre dans les traditions païennes. Il faudra attendre jusqu'en 1521 pour parler « d'arbre de Noël » pour la première fois, en Alsace. Au Québec, l'arbre de Noël a fait son apparition après la conquête de 1781, importé à Sorel par le général allemand Von Riedesel. La coutume, d'abord réservée à la bourgeoisie, s'étendit à tous au cours du XXe siècle. Et ce n'est qu'en 1896 que seront remplacées les chandelles par les petites ampoules décoratives pour illuminer nos sapins, aujourd'hui tous plus colorés les uns que les autres !

 

Sortir la bûche du foyer

 

La pâtisserie incontournable du temps des fêtes a comme ancêtre une réelle bûche de bois. On la décorait et on l'arrosait d'eau-de-vie ou de vin pour ensuite la faire brûler dans l'âtre toute la nuit. Plusieurs superstitions existaient autour des cendres qui en restaient. Certaines indiquaient que les cendres protégeaient la maison de la foudre ou des incendies, d'autres disaient qu'elles étaient de bon ou de mauvais augure pour la prochaine année, selon le dessin qu'elles formaient dans l'âtre. Cette bûche sortit du foyer pour prendre place au milieu de la table le jour où un pâtissier français eut l'idée de faire un gâteau en forme de bûche pour Noël… une idée qui fait encore aujourd'hui la joie des petits et des grands gourmands !

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