Nicol Tremblay, Droit de parole, Québec, octobre 2011
L’administration Labeaume décrète la mort des conseils de quartier tels qu’on les connaît actuellement et réduit la participation citoyenne aux seuls conseils de ses amis proches. Nous revenons à l’ère de l’administration Pelletier, alors qu’étaient en place des comités consultatifs contrôlés par l’administration du Progrès civique.
La consultation publique lancée par l’administration municipale sur son «projet de modification des limites de territoire des conseils de quartier et de révision des mécanismes de participation citoyenne» montre bien le dédain qu’a l’administration Labeaume pour la participation citoyenne à la vie publique et politique.
Cette administration a récemment demandé, en catimini, l’aval du gouvernement du Québec pour changer la charte de la Ville de Québec afin de calquer le territoire des conseils de quartier sur celui des districts électoraux. Nous parlerions donc de conseils de district puisque les concepts de participation populaire, de pouvoir d’initiative, d’appartenance à son quartier et de lieu de vie n’existeraient plus. Heureusement, le gouvernement du Québec n’a, cette fois-ci, pas dormi au gaz, rappelant à l’administration Labeaume que la charte de la Ville de Québec prévoyait que la délimitation des conseils de quartier ne pouvait être changée sans consultation. La Ville de Québec a donc mis en place le processus de consultation.
En modifiant les limites de territoire des conseils de quartier pour qu’elles correspondent aux limites des districts, cette administration fait fi du sentiment d’appartenance qu’ont les gens envers leur quartier. En effet, quelle appartenance à son district peuton développer alors que la limite de celui-ci risque d’être remplacée par une délimitation arbitraire définie par le gouvernement provincial à tous les quatre ans? L’administration Labeaume semble avoir encore trouvé un moyen détourné de diminuer l’importance des conseils de quartier. L’annonce récente d’un sondage réalisé par l’entourage de Monsieur le maire rappelle d’ailleurs que ce dernier a toujours l’idée de ramener de 27 à 21 le nombre de districts pour l’élection de 2013.
Dans son document de consultation publique, on peut également lire que la Ville de Québec veut améliorer la politique de consultation publique «en remplaçant les commissions consultatives permanentes par des commissions ponctuelles dont les membres seraient nommés par le comité exécutif et qui auraient pour rôle d’éclairer le conseil municipal sur un sujet précis et limité dans le temps». En clair, cela permettrait surtout à l’exécutif de nommer ses petits amis sur des comités ad hoc plutôt que de voir le travail sérieux des différentes commissions permanentes de la Ville créées par l’administration Lallier pendant les 16 ans quelle a été à la mairie.
Voilà un autre indice d’un retour à une administration du type de celle de Jean Pelletier, un maire qui s’attaquait à toutes les personnes qui ne pensaient pas comme lui et qui se faisait conseiller par ses amis qui avaient la même opinion que lui. Finies également les commissions sur les femmes, les ainés, les jeunes, le transport et la circulation, l’habitation et le logement social, etc.
Rappelons que l’administration Labeaume n’en est pas à ses premières attaques contre les mécanismes mis en place pour favoriser la participation citoyenne. En 2009, l’administration a fait passer de 37 à 27 le nombre de conseillers municipaux et, en 2010, nous avons pu observer une importante charge contre le droit au référendum. Aussi, j’invite l’ensemble de la société civile et de la population de Québec à dire à l’administration Labeaume que c’en est assez de l’intimidation, des colères et de la mort de nos institutions démocratiques!