Un cœur pour Cantley

Chantal Turcotte, L’Écho de Cantley, Cantley, août 2021

On    parcourt   environ   1 5  kilomètres entre la sortie   138 de l’autoroute  50 vers la Route  307, la rue Saint-Louis et Cantley, jusqu’à la croisée de la montée de la Source et de la rue Cardinal.  Sur ces 15  kilomètres, on trouve deux Tim Hortons, deux Subway, deux épiceries, deux magasins du Dollar, trois pharmacies, et bientôt, trois McDonald’s avec l’ouverture, ce 24 août, d’une nouvelle franchise près du petit centre commercial à  la  hauteur  de la rue Cardinal.  C’est environ une grande chaîne tous les cinq kilomètres. Désolée à  l’avance  si j’en ai oublié, j’y vais de mémoire.

On a l’habitude, on voit ça partout, des grandes chaînes aux cinq kilomètres.  Force est de reconnaître qu’il y a plusieurs avantages, à  commencer  par  la création d’emplois, notamment pour nos jeunes, l’augmentation des revenus d’imposition pour les municipalités et la proximité de ces magasins de services.  Mais le cachet, lui, n’en fait pas partie.

J’ai du mal à comprendre comment deux restaurants, construits l’un à côté de l’autre et dont une part de l’offre est semblable, peuvent demeurer rentables dans une petite municipalité comme Cantley.   Les   franchisés   d e s   grandes chaînes, j’imagine, font des études de marché et ont les reins assez solides pour faire face à cette concurrence.  Mais les petits qui ne sont ouverts que depuis quelques années ou ceux qui aimeraient ouvrir un magasin ou un restaurant indépendant, comment peuvent-ils faire face à cette concurrence féroce ?

Non loin,   on retrouve une pizzeria et deux restaurants qui ne sont pas des franchises, mais l’avenir me fait craindre pour eux. Si je ne m’abuse, il n’y a pas d’épiceries fines ou de magasins indépendants.  La seule épicerie fi ne qu’on avait à Cantley, c’était une fromagerie, et elle a fermé ses portes.

Ça revient toujours au même constat quand il s’agit de Cantley.  Nous avons du cœur, certes, mais pas un cœur, c’est-à-dire un noyau central où construire des boutiques et des restaurants qui ajoutent une touche d’originalité à notre nature accueillante et attirent les touristes.

Mon ado qui, comme toujours, lit par-dessus mon épaule tandis que j’écris, dit que Cantley, c’est un amas de rues.  Elle n’a pas tout   à  fait  tort.  Nous avons une voie rapide et achalandée qui coupe Cantley en deux, où on place les principales installations et magasins, mais pas une petite route champêtre où s’arrêter casser la croûte, faire du lèche-vitrine et en profiter pour admirer la beauté des lieux. Il y a longtemps qu’on rêve de créer un noyau central à Cantley. Or, le rêve n’aboutit pas, le projet reste dans les cartons.

Entre un beigne, un café, un sous-marin et des frites, n’oubliez pas les petits commerces et restos qui font battre le cœur de Cantley.   Vous les connaissez, la  plupart  s’affichent dans nos pages dans le but de promouvoir leurs   services tout en nous aidant à produire un journal gratuitement, pour vous.  Ce serait dommage qu’ils cessent de battre faute d’espace pour respirer.