Eliane Thibault, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 24 juin 2009
Depuis la mi-mai, les automobilistes qui entrent sur le territoire du Haut-Saint-François via Ascot Corner ont pu apercevoir une nouvelle publicité. « Qui défend l’agriculture à Québec ? » fait-elle mention. L’Union des producteurs agricoles a installé ce panneau à travers tout le Québec, dont 5 en Estrie. Le but est de sensibiliser la population à la réalité actuelle des agriculteurs, mais aussi de faire pression sur un gouvernement qui tarde à donner l’aide nécessaire.
Si le marché du porc a connu des moments difficiles dans le passé, c’est maintenant autour des producteurs de bœufs et bouvillons à vivre le même scénario. Dans le Haut-Saint-François, on compte 407 entreprises agricoles dont plus de la moitié font partie de ce marché. Selon Lynne Martel-Bégin, présidente de l’UPA, secteur Sawyerville, ce sont les entreprises ayant un chiffre d’affaires de moins de 50 000 $ par année qui écopent le plus.
Seulement en 2008, l’Estrie a perdu 10 producteurs de porcs, 3 de bovins de boucherie et un producteur laitier. Selon Noël Landry, président de la Fédération de l’UPA Estrie, il s’agit surtout de faillite. « Avant d’en arriver à la faillite certains vendent aussi toutes leurs bêtes et décident de travailler à l’extérieur. On les compte également comme une perte », ajoute-t-il. De plus, il mentionne qu’il est difficile de savoir à l’avance quel producteur a besoin d’aide puisque ces derniers ne se manifestent pas toujours. « Je ne connais personne qui veut annoncer qu’il est sur le bord de la faillite. On a notre fierté. »